KASHGAR (AFP) — Deux journalistes japonais, qui couvraient lundi les suites de l’attentat à Kasghar, ont été brutalisés par la police chinoise qui leur a ensuite présenté des excuses, a-t-on appris mardi auprès d’un des intéressés et de la presse chinoise.

Masami Kawakita, photographe au quotidien Tokyo Shimbun, a raconté à l’AFP avoir été interpellé par des policiers paramilitaires lundi soir, alors qu’il prenait des photos des lieux de l’attentat dans cette ville de l’ouest de la Chine.

Emmené dans un bâtiment gouvernemental à proximité, il dit avoir été plaqué au sol à un moment donné, le pied d’un policier maintenant sa tête contre terre.

« Je ne parle pas chinois, donc je ne comprenais rien de ce qui se passait ou de ce qu’ils disaient. Ils m’ont obligé à rester assis là pendant deux heures. Je ne pouvais pas passer un coup de fil, c’est invraisemblable » d’être traité comme cela, a-t-il déclaré. Et ce, à quatre jours du début des JO de Pékin.

Le photographe dit avoir aussi reçu des coups de pied, expliquant que la police lui avait présenté des excuses mardi.

Son confrère Shinji Katsuta, caméraman de Nippon News Network, était détenu en même temps que lui mais dans une autre pièce, a-t-il encore précisé.

De son côté, l’agence Chine Nouvelle indique plus succinctement que la police s’est « affrontée » aux journalistes nippons et que « l’antenne locale des Affaires étrangères leur a présenté mardi des excuses ».

Des policiers ont par ailleurs fait irruption dans la chambre d’un photographe de l’AFP, le forçant à effacer les photos qu’il avait prises du site de l’attaque. Les journalistes étaient suivis mardi à Kashgar par des policiers en civil.

« Nous prévoyons de protester vigoureusement », a déclaré depuis Tokyo un porte-parole du gouvernement japonais.

Le Tokyo Shimbun a dénoncé « la détention violente de notre journaliste qui exerçait son métier de manière correcte », dans un communiqué.

Le Nippon Television Network a regretté que son caméraman Shinji Katsuta, 37 ans, ait été détenu pendant deux heures puis interrogé une heure de plus dans son hôtel, qualifiant cet incident d' »extrêmement déplorable ».

« La partie chinoise a souligné qu’il était interdit de filmer des bâtiments militaires et il semble y avoir eu une confusion parce qu’un bâtiment militaire se trouve à une cinquantaine de mètres des lieux de l’attaque », a souligné un porte-parole de la télévision nipponne.

Le Club de la presse étrangère en Chine « condamne les brutalités de la police paramilitaire » contre ces journalistes, a déclaré à l’AFP son président Jonathan Watts, présent à Kashgar.

Ce « serait inacceptable à tout autre moment, mais c’est particulièrement condamnable à quelques jours des jeux Olympiques alors que la Chine avait promis une ouverture complète aux médias », a-t-il ajouté.

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