Lieutenant-colonel Ishî Shiro, criminel de guerre. Chimiste de talent, il a poursuivit, avec l’acquiescement des plus hautes autorités japonaises, des recherches en vue de développer des armes chimiques, en contravention totale avec la Convention de Genève qui les prohibent (1925). Ses expériences étaient conduites sur des prisonniers de guerre chinois qui, encore vivants, servaient de cobayes.

, De nouveaux documents sur la Guerre de l’Asie-Pacifique : l’ombre du colonel Ishî….
Le lieutenant-colonel Ishî Shiro (Wikipedia Commons)

Le professeur Taketoshi Yamamoto, professeur émérite de l’université de Waseda, a confirmé l’existence d’une école de renseignement parmi des documents de l’Institut national de la Défense versés par le Centre japonais des archives historiques de l’Asie. Ce centre de formation secret (Rikugun Nakano Gakko), dirigé par Shun Akikusa (en 1939), préparait les militaires à des opérations de renseignement et de sabotage derrière les lignes ennemies; il était implanté à Nakano (préfecture de Tôkyô). Jusqu’à présent aucun matériau historique n’en attestait l’existence, les archives du centre ayant été probablement détruites à la fin du conflit (1945). Un institut précurseur aurait existé à Kudan (préfecture de Tôkyô) en avril 1938, mais ne devait probablement dispenser que des enseignements théoriques : le Rikugun Nakano Gakko résulterait d’une réorganisation survenue en 1940.

Environ 2 300 « élèves » auraient été formés entre ses murs. Les enseignements recouvraient toutes les activités du renseignement et du sabotage, notamment les langues (russe, anglais, chinois), la photographie, la fabrication d’engins explosifs et les arts martiaux (ninjutsu). Les stagiaires recevaient aussi une formation en pharmacologie et en bactériologie.

Ce dernier enseignement, nous parait intéressant. Bien qu’ignorant le contenu exact des cours, il n’est probablement pas anodin d’y trouver une telle formation. Au regard de la situation militaire de l’armée impériale en Chine, l’état-major nippon a estimé compenser le nombre des combattants chinois par l’emploi d’armes bactériologiques. Les militaires promus devaient peut-être s’entraîner à des opérations d’empoisonnement des populations civiles et militaires ennemies. Ces armes étaient expérimentées en Mandchourie japonaise par le lieutenant-colonel Ishî Shiro, responsable de l’unité 731.

Concernant la Guerre de l’Asie-Pacifique, nous conseillons de lire l’ouvrage de Jean-Louis Margolin, Violences et crimes du Japon en guerre (1937-1945), Grand Pluriel, 2007.

Rémy Valat – Source : The Daily Yomiuri, édition du 21 juin 2012

 

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