La mort du yokozuna Taihô le 19 janvier a marqué une rupture symbolique dans la suprématie de l’art du sumô au Japon.

Ce sumôtori était le plus jeune yokozuna de l’histoire (voir l’article sur la mort de Taihô) et fut une véritable légende. Il représente parfaitement l’engouement de la société japonaise pour le sumô. Mais aujourd’hui, cet art est en déclin. De moins en moins de jeunes s’intéressent à la dure vie de sumôtori, autrefois perçue comme une chance d’ascension sociale. Seulement 56 jeunes ont postulé pour intégrer l’une des 45 écuries en 2012 (contre plus de 200 en 1992).

On assiste cependant à l’augmentation du nombre des combattants d’origines étrangères. En effet, pas un combattant japonais n’a gagné de tournois depuis 2006 et l’Association Japonaise de Sumô (JSA) essaie d’endiguer ce phénomène. A l’heure actuelle, seulement un lutteur étranger est autorisé par écurie. La JSA explique cela par le fait que les comportements de ces combattants étrangers ne respectent pas la grande tradition du sumo : ils montrent leurs sentiments sur le ring, au lieu de rester neutre.

Mais le fait le plus déroutant  est le développement des scandales. Au moins trois sumôtori ont reconnu pour la première fois en 2011 avoir truqué des combats. Même si des soupçons de trucage existent depuis longtemps, aucun lutteur n’avait jusqu’à présent reconnu s’être livré à ce genre de pratiques. La pègre a organisé des paris illégaux et certains lutteurs auraient acheté des victoires pour maintenir leur grade. La police a découvert des messages sur des téléphones disant que des combats avaient été arrangés. Le président de l’AJS a dû présenter ses excuses officielles.

« S’il y a réellement eu des combats truqués, il s’agirait d’un acte grave de trahison à l’égard du peuple japonais », avait déclaré le premier ministre Naoto Kan en 2011. Maintenant que lumière est faite, la JSA n’hésite pas à confirmer la gravité de cette trahison en rappelant que l’art du sumo est d’essence divine : « Elle daterait de la victoire du dieu Takemikazuchi dans un combat contre le chef d’une tribu rivale ».

Sofia Ababou – sources: Le monde

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