Par Leika Kihara

TOKYO (Reuters) – L’excédent commercial du Japon s’est établi à 138,6 milliards de yens (816 millions d’euros) en juin, ce qui représente une baisse, plus marquée que prévu, de 88,9% par rapport à la même période il y a un an.

La prévision médiane des économistes était d’un excédent de 503,0 milliards de yens, soit une baisse de 59,6%.

La contraction plus forte que prévu de l’excédent commercial s’explique essentiellement par la baisse, la première en près de cinq ans, des exportations, ce qui laisse à penser que le ralentissement économique provoqué par l’effondrement du marché des « subprime » aux Etats-Unis il y a près d’un an commence à se faire sentir auprès des pays clients du Japon.

Les exportations ont reculé de 1,7% alors que les économistes attendaient une hausse de 3,8%. Les importations ont de leur côté augmenté de 16,2%.

Vers les Etats-Unis, les exportations ont chuté de 15,4%, ce qui représente le dixième mois de baisse consécutive. Les exportations vers l’Europe reculent pour le deuxième mois consécutif.

Vers le reste de l’Asie, leur croissance s’est poursuivie à 1,5%, soit leur rythme le plus lent depuis mai 2005. Les ventes à la Chine ont augmenté de 5,1% après une hausse de 12,2% en mai.

FIN DE CYCLE ?

« Les exportations vers de nombreux pays asiatiques ont diminué par rapport à l’année précédente, ce qui suggère une fin de cycle pour le commerce intra-régional asiatique », a noté Maiko Noguchi, économiste pour Daiwa Securities SBMC.

« Si le ralentissement se poursuit aux Etats-Unis et en Europe, les économies asiatiques en seront affectées. La seule demande des pays émergents ne suffira pas à entraîner la croissance des exportations », a-t-elle ajouté.

La baisse des exportations est un signe inquiétant pour la deuxième économie mondiale, qui connaissait depuis 2002 sa plus longue période de croissance depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

L’archipel craint désormais de voir ce cycle toucher à sa fin. Au premier trimestre, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1% avait fortement dépendu des exportations de produits japonais.

« D’après les données, la contribution des exportations au PIB d’avril-juin sera probablement nulle, voire négative », a estimé Junko Nishioka, économiste de la Royal Bank of Scotland.

« Etant donné la faible consommation des ménages et le manque d’investissements, la question n’est plus de savoir si le PIB va diminuer au deuxième trimestre, mais de combien il va diminuer », a-t-il ajouté.

La Banque du Japon pourrait avoir à abaisser à nouveau ses prévisions de croissance si la demande des marchés émergents continuait de se réduire, a indiqué Atsushi Mizuno, membre du comité de politique monétaire de la banque centrale.

Version française Benoit Van Overstraeten et Gregory Schwartz

Reuters

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