Précurseur de nombreux genres dans le jeu vidéo, Yû Suzuki est considéré comme l’une des figures les plus emblématiques de l’industrie vidéoludique. Il est notamment à l’origine de nombreuses licences novatrices et phares de SEGA, aussi bien sur arcade (Hang-On, Space Harrier, Out Run, Virtua Fighter) que sur console avec Shenmue.
Yu_Suzuki-interview
Aujourd’hui à la tête de son propre studio de développement YS NET, ce dernier a accepté de partager avec nous son actualité et sa vision actuelle du jeu vidéo lors de sa venue en France au Toulouse Game Show.
JaponInfos.com : Dans le passé, la technologie des systèmes d’arcade était supérieure à celle des consoles de salon. Depuis la PlayStation 3, ce n’est plus le cas. Malgré tout, vous semblez toujours beaucoup plus actif sur le marché de l’arcade. Comment cela se fait-il ?

Yû Suzuki :  Maintenant les consoles deviennent plus puissantes que l’arcade. Même les smartphones suivent cette tendance. Mais l’arcade a ses propres attraits et qualités, comme le fait de créer une machine dédiée spécialement à un jeu, et j’aimerais bien continuer a travailler sur arcade.

JI : Vous avez essayé de concevoir le premier jeu de combat entièrement tactile sur arcade. Malheureusement, ce jeu a été annulé à un stade avancé de développement. C’était en 2005. Aujourd’hui, avec l’émergence du tactile, ne pensez-vous pas que c’est le bon moment de adapter le concept sur iPad ?

YS : J’y pense. Maintenant il y a le tactile, mais cela peut être adapté aussi pour la Wii ou le Kinect, tout ce qui est motion gaming. Je trouve ces technologies efficaces.

JI : Vous avez travaillé dans plusieurs studios au sein de SEGA pendant presque trente ans. Pourquoi avez-vous décider aujourd’hui de vous dédier à votre propre studio YS.net ?

YS :  Sega est une grande entreprise, et parfois une décision ou un feu vert peut se faire attendre pendant longtemps. Dans un petit studio, tout ce qui est relatif aux décisions et ou à l’exécution se fait beaucoup plus vite.

JI : Serez-vous toujours en mesure de vous focaliser sur le marché de l’arcade ?

YS : Actuellement, notre studio n’est pas assez grand pour produire sur arcade. Nous pouvons créer des prototypes mais pas au-delà. Cependant, j’ai l’intention d’agrandir notre studio pour qu’un jour il soit capable de les réaliser par lui-même.

JI : Vous aviez dit que les jeux que vous aimiez le plus sont ceux que vous pouvez jouer avec vos enfants. Comment se fait-il que vous n’ayez pas encore usé de votre savoir-faire pour réaliser un jeu de ce genre ?

YS : Lorsque l’on passe du temps à jouer avec ses enfants, cela renforce les liens familiaux et c’est un vrai bonheur, mais les jeux que j’aime créer et les jeux auxquels j’aime jouer sont complètement différents.

JI : Jusqu’à récemment, l’industrie du jeu vidéo se focalisait sur les graphismes et la puissance brute du hardware. Aujourd’hui, elle emprunte une nouvelle direction avec le tactile et les contrôleurs de mouvements. Quel sera à votre avis le prochain terrain vers lequel l’industrie se tournera ?

YS : Je pense que l’avenir se trouve dans les smartphones, notamment avec des technologies comme AirPlay, où vous pouvez jouer au même jeu sur votre iPhone quand vous êtes en déplacement, puis sur votre télévision en utilisant votre iPhone comme contrôleur une fois à la maison.

JI : Vous avez sorti Shenmue City en 2010, presque 9 ans après le II. L’auriez-vous fait si vous aviez eu l’opportunité de faire Shenmue III avant ?

YS : Oui, car ces deux jeux ne sont pas liés.

JI : Cela veut-il dire que, malgré tout, vous réfléchissez à faire d’autres jeux autour de l’univers de Shenmue ?

YS : Hm… Peut être que oui, peut être que non…

JI :  Un peu plus tôt cette année, vous aviez dit : « Je pense que SEGA me laissera le faire… ou alors s’il y a d’autres grands sponsors… » Je parle évidemment de Shenmue III. Après un tel appel du pied, est-ce que des investisseurs se sont manifestés ?

YS : Je pense qu’il y a bien des investisseurs intéressés, et je dois encore traiter des questions budgétaires avec Sega, qui détient les droits de la série. On en est à peu près là…

JI : Justement, quel serait le budget pour une production de cette ampleur ?

YS : J’ai bien une idée mais malheureusement je ne peux pas le dire.

JI :  Combien de fois avez-vous eu l’occasion de venir en France ? Avez-vous eu l’occasion de visiter Toulouse ?

YS : J’avais déjà pu visiter Paris deux fois mais c’est la première fois à Toulouse. J’ai eu le temps de faire le tour de la ville et j’ai pu goûter des spécialités comme le cassoulet et le foie gras…

Interview recueillie par Jean Luc Mac Gui Chan – Photo : Pierre Etienne De Lazzer – Traduction : Testuya Ueda et Julien Barbier – © 2011  Japoninfos.com
Remerciements au Toulouse Game Show et  à Shibuya International .

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