TOKYO – La Corée du Nord va repousser une enquête prévue sur le sort de Japonais enlevés par les espions du régime communiste en raison du changement de gouvernement à Tokyo, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères japonais Masahiko Komura.

« Cela est très décevant », a souligné M. Komura lors d’une conférence de presse.

Pyonyang avait accepté en juin d’ouvrir une nouvelle enquête sur le sort des Japonais enlevés, un vieux contentieux avec Tokyo qu’elle considérait jusque-là comme classé.

Mais elle a fait savoir jeudi au Japon, par le biais de canaux diplomatiques à Pékin, qu’elle ne ferait rien sur ce sujet avant de connaître le nom du remplaçant du Premier ministre japonais Yasuo Fukuda, démissionnaire et qui avait négocié l’accord de juin, a précisé M. Komura.

La Corée du Nord avait reconnu en 2002 avoir enlevé 13 Japonais au total dans les années 70 et 80, pour qu’ils enseignent la langue japonaise à ses espions. Elle en a libéré cinq, affirmant que les huit autres étaient morts. Tokyo affirme pour sa part que 17 personnes ont été enlevées au total.

Selon l’accord conclu en juin, la Corée du Nord acceptait la venue sur son sol d’enquêteurs japonais pour participer aux recherches, dont les conclusions devaient être rendues à l’automne. En échange, le gouvernement de M. Fukuda avait annoncé qu’il allégerait les sanctions économiques contre la Corée du Nord.

M. Fukuda, un modéré plutôt enclin à la négociation, a soudainement démissionné lundi pour des raisons de politique intérieure.

« Nous avons été informés par la Corée du Nord qu’ils (…) respecteraient l’accord » sur la nouvelle enquête, a expliqué M. Komura.

Mais Pyongyang a précisé « qu’elle attendrait de voir la position du nouveau gouvernement japonais avant de lancer l’enquête », a ajouté le ministre des Affaires étrangères.

Le favori pour la succession de M. Fukuda, Taro Aso, est un nationaliste, partisan d’une démocratie « musclée ».

Quel que soit le Premier ministre, le porte-parole du gouvernement japonais a estimé que l’important était de pouvoir « faire revenir le plus vite possible les kidnappés qui sont encore vivants ».

Le sort de ces enlevés est très sensible au Japon, et leurs familles interviennent régulièrement dans les médias pour faire pression sur les autorités japonaises.

Cette annonce intervient alors que les négociations internationales sur la dénucléarisation de la Corée du Nord connaissent une nouvelle phase de tension.

Le Japon et les Etats-Unis ont fait état d’activités autour du principal complexe nucléaire nord-coréen, que Pyonyang s’était engagé à démanteler en échange d’une aide énergétique.

Le régime communiste avait annoncé la semaine dernière qu’il cessait de démanteler ses installations nucléaires. Il reproche aux Etats-Unis de ne pas l’avoir retirée de sa liste des Etats soutenant le terrorisme, ce qui l’empêche de bénéficier d’aides américaines et bloque les prêts d’organisations internationales.

Une réunion est prévue vendredi à Pékin entre les partenaires de la négociation. Washington espère y trouver des « éclaircissements » sur les projets de Pyongyang concernant ses sites nucléaires.

AFP

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