Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon a opté pour une présentation de lui-même particulièrement lissée, pour ne pas dire victimisée, mettant plus volontiers l’accent sur ce dont il a souffert que sur les causes qui ont amené cette souffrance sur son sol. A la limite, on pourrait presque dire que c’est de bonne guerre.

Fort du capital de sympathie que sa brûlure nucléaire a provoqué dans le monde – et paradoxalement notamment auprès d’une partie de l’élite intellectuelle de gauche française – le Japon s’est, au fil du temps enhardi jusqu’à se faire le chantre du Pacifisme, invectivant même périodiquement très vertement sur la scène internationale les États-Unis sur le thème du nucléaire militaire, ce qui est reconnaissons-le, pour le moins une insigne duplicité car nul doute que si le Japon a connu la paix depuis 1945, c’est en grande partie grâce à la couverture américaine dont il jouit (à grand frais, il est vrai) qui comprend bien entendu un large parapluie nucléaire. Le Japon peut donc sans problème se donner le beau rôle en se présentant comme une nation profondément pacifiste et semi-démilitarisée, mais personne n’est dupe qui connaît un peu ce pays et les manières de faire de ceux qui le dirigent.

Pareil pour le problème des réfugiés politiques, dont le Japon demande régulièrement aux autres pays d’accroître l’accueil sans lui-même recevoir de ces malheureux sous le stupéfiant prétexte « qu’ils ne seraient pas à leur aise dans un pays dont ils ne parlent pas la langue ». C’est donc pour leur bien qu’on les laisse exposés à la machette et à la Kalashnikov ! Logique.

Le plus beau est que le Japon a tout de même ratifié en 1981 la Convention Internationale sur le Statuts des Réfugiés, et que le « patron » du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugies a un temps été une Japonaise du nom d’Ogata Sadako, qui ne manquait jamais une occasion de fustiger les pays occidentaux pour leur « faiblesse d’accueil ». Que dans le même temps son propre pays n’accueillait quasiment personne ne lui donnait visiblement pas mauvaise conscience d’oser faire une pareille morale à ceux qui faisaient peut-être déjà leur maximum…

exceptionnellement 47 demandes de réfugiés en 2007, progrès certes mais plus qu’insignifiant au regard de la position que ce pays occupe dans l’économie mondiale, ainsi qu’en comparaison avec les dizaines de milliers de familles accueillies dans le même temps par ses partenaires de même niveau de développement économique.

Cette situation ne pouvait plus durer encore longtemps et la pression internationale se faisant chaque année plus importante sur le Japon, ce dernier a fini par céder et annoncer il y a quelques jours son intention d’accueillir dans le futur davantage de persécutés étrangers. Oui mais qui ? Des Soudanais ? Des Kurdes ? Des Afghans ? Rien de tout cela, le Japon tient à « un minimum de compatibilité », ce seront donc des Birmans par exemple, dont une pincée sera admise après que leur « capacité à s’adapter à la Société japonaise » aura (longuement) été évaluée directement dans le pays d’origine. Pour toutes ces bonnes raisons, nous souhaitons bonne chance à ces 30 « chanceux », mais aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup de patience puisqu’ils ne seront pas admis sur le sol japonais avant… [u]2010 au plus tôt[/u]. D’ici-là, tout peut (leur) arriver…

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