Des chercheurs japonais ont découvert que les fonds de l’océan Pacifique regorgeaient de terres rares. Une découverte qui pourrait priver la Chine, premier producteur mondial, d’un puissant moyen de pression.

De véritables trésors. D’après une équipe de géologues japonais, dont les travaux sont publiés par la revue Nature Geoscience, les fonds de l’océan Pacifique regorgent de «terres rares», ces métaux indispensables à la fabrication de produits de haute technologie. Les gisements sous-marins se trouvent à des profondeurs variant de 3500 à 6000 mètres et s’étalent sur 11 millions de mètres carrés. Selon une estimation du professeur Yasuhiro Kato, de l’Université de Tokyo, ils contiendraient quelque 80 à 100 milliards de tonnes de ces métaux, soit 1000 fois ce que l’on trouve sur les terres émergées.

Auteurs de cette découverte, des chercheurs de l’université de Tokyo et de l’agence japonaise des Sciences et technologies marines et terrestres ont prélevé et analysé plus de 2000 échantillons de sédiments marins dans une grande partie de l’océan Pacifique. L’équipe a découvert que certains sites, surtout à l’est de l’océan Pacifique nord et au centre de l’océan Pacifique sud, présentent une forte concentration de terres rares et notamment d’yttrium, nécessaires pour produire des écrans, des disques durs, des lecteurs MP3 ou encore des voitures électriques et des machines à laver.

Une arme pour Pékin

Alors que le professeur Kato affirme ne pas pouvoir estimer la date à laquelle les prélèvements pourraient commencer, la découverte tombe opportunément pour le Japon. L’importation de terres rares est en effet une arme précieuse utilisée à son encontre par la Chine, qui produit 97% des terres rares et détient 55 millions des 110 millions de tonnes des réserves connues en terres émergées selon l’US Geological Survey. Pékin a ainsi réduit ses exportations vers l’Archipel à l’automne 2010, en plein conflits territoriaux entre les deux puissances. Depuis, malgré les protestations de ses clients, dont le Japon, la Chine poursuit une politique de durcissement des quotas d’exportations qui entraîne un renchérissement du prix des terres rares.

Avec la découverte de ces nouveaux gisements dans le Pacifique, le monopole de Pékin pourrait être sérieusement ébranlé. «Nous estimons qu’une zone d’un kilomètre carré entourant l’un des sites de prélèvement pourrait satisfaire à elle seule un cinquième de la consommation annuelle mondiale de ces éléments», écrivent les chercheurs. Ils ajoutent que les «terres rares» seraient facilement extraites à l’aide d’un bain acide. Selon le professeur Yasuhiro Kato, cette technique ne serait pas dangereuse pour l’environnement, ce que conteste un océanographe de l’université de Hawaii, Craig Smith, cité par le site de la revue, Nature News. «Les écosystèmes dans les fonds marins froids se régénèrent très lentement, explique le site, donc il faudrait des décennies ou des siècles pour réparer un quelconque dégât causé par l’extraction (des métaux).»

© 2011 – LeFigaro.fr – Article original

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