« Frustration. » Alors que s’est terminée vendredi la 63e session annuelle de la Commission baleinière internationale (CBI), le mot était sur les lèvres de nombre de ses participants.

«  Plus de 89 pays se sont déplacés pour rien ! Au lieu de se pencher sur la protection des baleines, nous avons été pris dans les filets du Japon, qui a refusé tout compromis », s’agace Willie McKenzie, qui représentait Greenpeace.

Cette réunion, qui s’est tenue à Jersey, avait pourtant bien commencé par une décision apparemment anodine : les cotisations annuelles des pays seront payées par virement bancaire du compte de chaque État.

« Jusqu’à présent, les délégués japonais arrivaient à chaque session avec une grosse valise de billets, pour payer en liquide les cotisations des petits pays membres et acheter leur vote », explique Charlotte Nithart, directrice de l’association française Robin des Bois, qui reconnaît que la corruption pourra prendre d’autres formes.

Pression de la délégation japonaise

Forts de cette avancée, l’Argentine et le Brésil ont décidé de rompre avec la culture du consensus de la CBI, en soumettant au vote l’instauration de sanctuaires interdisant la chasse commerciale dans l’Atlantique sud.

« Pour l’éviter, la délégation japonaise a convaincu d’autres pays chasseurs de quitter la salle avec eux. Pendant près de sept heures, les discussions ont été bloquées jusqu’à ce qu’ils reviennent une fois convenu d’examiner la proposition l’an prochain », raconte Willie McKenzie.

« La délégation japonaise a littéralement pris en otage la Commission en empêchant le quorum des 45 pays requis pour le vote d’être atteint », s’insurge Charlotte Nithart.

Protéger les baleines ou les chasseurs

« La position du Japon est qu’il existe des espèces de baleines “en surnombre”, comme celle de Minke en Antarctique », explique le quotidien japonais Asahi Shimbun . Rappelant que le pays a accepté un compromis de la CBI selon lequel la chasse à la baleine est interdite au-delà de 320 kilomètres des côtes, il regrette que « les nations anti-chasse ne cèdent pas d’un pouce ».

Pour les représentants des ONG protectrices de l’environnement, dont le droit à la parole lors des assemblées a été refusé par le Danemark – autre pays chasseur –, la session a été doublement décevante.

« Non seulement nous avons perdu notre temps, mais en plus, nous n’avons pas pu aborder une seule fois les collisions mortelles entre baleines et bateaux, ou encore la question de la contamination radioactive des baleines après la catastrophe nucléaire japonaise, regrette Willie McKenzie. Il serait temps que la CBI protège les baleines et non plus leurs chasseurs ! »

© 2011 – Lacroix.fr- Article original

ANAIS LLOBET

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