Décidément, le Japon se trouve dans une impasse. Si le gouvernement japonais compte bien faire avancer les négociations sur les îles disputées avec la Russie, il doit aussi faire en sorte de ne pas s’attirer les foudres des États-Unis et de l’Europe. Mais la Russie n’a pas l’intention de faciliter la tâche à son voisin.

Vladimir Poutine et Shinzo Abe au sommet de l'APEC à Hanoï en 2006
Vladimir Poutine et Shinzo Abe au sommet de l’APEC à Hanoï en 2006

Petit rappel des faits : la Russie et le Japon se disputent actuellement une partie de îles Kouriles. Si des négociations pacifiques étaient en passe de se faire entre les deux pays, le conflit en Crimée (Ukraine) a un peu bouleversé la donne. Le Japon et ses alliés, l’Union Européenne et les États-Unis, se sont mis d’accord pour sanctionner économiquement la Russie. Seulement, le gouvernement russe a répliqué et la situation diplomatique s’est détériorée après des envois de matériel pour effectuer des exercices militaires sur les îles à l’origine du différent.

Pour apaiser les tensions, le Premier ministre Shinzô Abe souhaiterait bien évidemment rencontrer le président Vladimir Poutine en personne. Mais la Russie compte bien imposer ses propres règles. Le Kremlin souhaite tout d’abord que Fumio Kishida, le ministre des Affaires Etrangères, vienne lui-même à Moscou pour le Comité Intergouvernemental Japon-Russie sur l’économie, tenu chaque année depuis 1996, prétextant que c’est la « pré-condition » à laquelle le Japon devra se plier s’il veut passer à la vitesse supérieure au niveau diplomatique. Il est clair que le but de la Russie est de briser la coalition du G7 et ses sanctions économiques à son égard.

Le Japon se trouve donc plongé dans un dilemme. Engager des discussions sur le plan économique avec la Russie alarmera ses alliés occidentaux et il ne peut pas se permettre de décevoir les États-Unis, son seul allié de taille face à la Chine et le conflit territorial qui les oppose aussi. Cependant, le gouvernement japonais aimerait éviter une nouvelle escalade des évènements ; après tout, la Russie a bien prouvé qu’elle en était capable en août dernier. À ce jour, le Japon n’a pas encore pris de décision. Mais il est clair que quel que soit son choix, tout ne sera pas forcément à son avantage.

Claire Bouyssou – sources : The Japan Times

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