C’est une première, Mitsuru Clare Chino est devenue la première japonaise à intégrer un poste de direction au sein d’une importante entreprise commerciale au Japon.

Les disparités hommes-femmes dans le monde en 2012 (© Zuanzuanfuwa)
Les disparités hommes-femmes dans le monde en 2012 (© Zuanzuanfuwa)

Itochu Corporation, l’entreprise qui l’emploie, est une des plus grandes et anciennes sôgô shôsha, des maisons de commerce servant d’intermédiaires dans les échanges commerciaux. Elle est basée à Ôsaka. En avril dernier, Itochu a donc décidé de promouvoir Chino, 47 ans, au poste de cadre supérieure. « Honnêtement, j’ai été très surprise par cette décision », a-t-elle avoué. « Le président m’a assuré que ce n’était pas parce que je suis une femme que je suis devenue cadre supérieure. Malgré cela, ils doivent sûrement attendre quelque chose de moi en tant que femme ». Rappelons que les grandes firmes japonaises sont encore dominées par les hommes, et plus particulièrement dans des entreprises telles que Itochu, où on a plus tendance à embaucher des hommes pour les négociations difficiles à l’étranger et des femmes pour des emplois peu qualifiés.

Chino a vécu à Londres, Tôkyô et Los Angeles durant sa vie et a été diplômée d’une université de droit. Elle a dit ne s’être jamais sentie désavantagée par son statut de femme. « Mais cela ne veut pas dire que je ne dois rien faire pour les femmes. En tant que cadre supérieure d’une grande entreprise d’échanges, il y a des choses que je peux et doit faire ». Dans un discours, elle a aussi rajouté qu’elle avait « été sélectionnée parce qu’elle avait le potentiel pour accomplir quelque chose pour les femmes travaillant dans de grandes entreprises japonaises ». Depuis qu’elle est arrivée dans l’entreprise, en 2003, le nombre de femmes qui ont eu une promotion est passé de 2 à 9%.

Toutefois, cette année, le Japon est passé de la 101ème à la 105ème place concernant l’égalité hommes-femmes, selon le Rapport mondial sur les différences entre les sexes, qui classifie 136 pays. Une nouvelle plutôt inquiétante malgré la success story de Mitsuri Chino. En effet, seulement 10% des cadres sont des femmes, et le nombre de députées a chuté de 11 à 8%. Le cas de Chino doit donc servir d’exemple.

Claire Bouyssou – sources : The Japan Times, The Asahi Shimbun

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3 Commentaires

  1. Décidément les Japonais ont du mal à se projeter dans le XXIème siècle.
    Je sais bien qu’en France tout n’est pas rose du coté égalité hommes/femmes mais nous en avons plein des cadres supérieures.

  2. Il doit y avoir un problème de traduction… Je travaille dans une grande société japonaise et il y a une, voire plusieurs femmes cadres supérieurs… Plus, UNE membre du comité de direction…
    Le Japon ne suis peut être pas le modèle occidental, mais il n’est pas toujours ce qu’on essaye de vous faire gober…

    • Merci pour votre remarque.

      Le terme exact employé dans l’article anglophone est « executive officer » qui n’est pas facile à rendre avec précision en français. Pour être encore plus précis, sa position est « General Counsel ». Et il est vrai que le terme cadre supérieur peut porter à confusion et que le cadre de cette première est une « trading house », ces importantes sociétés de commerces.

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