Le Premier ministre japonais Naoto Kan n’a aucun goût en matière vestimentaire, ne sait pas se faire à manger et a complètement raté son premier discours de politique générale. Ce n’est pas l’opposition qui le dit, mais sa propre femme dans un livre non conformiste qui vient de paraître.

Intitulé « Qu’est-ce qui va changer au juste au Japon après que tu sois devenu Premier ministre ? », l’ouvrage annonce la couleur en proclamant sur son bandeau de couverture: « Elle étrille son mari Naoto Kan ! ».

Nobuko, la Première Dame du Japon, n’a pas la langue dans sa poche et est connue pour son non-conformisme, à tel point que son mari l’a surnommée « mon opposition à la maison ». Dans son livre de confidences écrit après l’élection début juin de M. Kan au poste suprême, elle décoche quelques flèches en direction de l’homme dont elle partage la vie depuis quatre décennies.

« Je me demande si c’est bien que cet homme soit Premier ministre parce que je le connais parfaitement », s’interroge d’emblée Mme Kan, 64 ans. « Dans le monde politique actuel, il y a beaucoup de poids légers. Voilà ce qui arrive lorsqu’il faut choisir parmi eux. »

Non contente de rompre avec l’image stéréotypée de l’épouse soumise, Nobuko savoure le plaisir d’être la critique la plus mordante du Premier ministre avec lequel elle bataille sur tout, que ce soit à propos des tâches ménagères ou bien de la réforme des impôts.

Pour elle, l’image d’un Premier ministre japonais ressemble davantage à un homme politique dans la force de l’âge, de grande stature, comme Yasuhiro Nakasone, âgé aujourd’hui de 92 ans, qui a occupé le poste pendant cinq ans à l’époque du président américain Ronald Reagan dans les années 1980.

« Kan aime être sur le terrain (…) Je crois qu’il est mieux qualifié pour apporter un soutien à un autre candidat », écrit-elle à propos de son mari qui a débuté sa carrière comme militant de gauche en faveur de l’environnement, du pacifisme et du droit des femmes, avant de s’engager en politique.

M. Kan, qui était dans le précédent gouvernement vice-Premier ministre, est un bon orateur dans la rue, mais « un piètre tribun lorqu’il doit lire un discours ».

« Même en tant que membre de sa famille, je ne peux pas lui donner une note passable pour son discours de politique générale, ou pour les sessions de questions au Parlement auxquelles il a participé depuis qu’il est devenu Premier ministre. »

Elle révèle aussi que le nouveau numéro un japonais « n’a aucun goût pour la mode vestimentaire » et ne sait pas se faire même des plats simples « à cause de la mauvaise éducation que sa mère et moi lui avons inculquée ».

Nobuko révèle que la plupart des conversations qu’elle a avec son mari, qui est son cousin, concernent la politique et avoue qu’ils ont des avis très opposés sur quelques questions, comme par exemple la peine de mort.

« Nous sommes en désaccord total car je pense foncièrement que la peine capitale devrait être abolie », écrit-elle, ajoutant que M. Kan reconnaît qu’elle ne dissuade pas les criminels, mais affirme que l’opinion publique ne veut pas son abolition.

A un moment du livre, Nobuko cite son mari — ancien militant féministe et récent ministre des Finances — disant « les marchés sont comme une femme égoïste ».

« Il a peut-être appris cela de sa relation avec moi », concède-t-elle. « Ils sont difficiles à manier car ils vont vite vous remettre à votre place si vous faites quelque chose juste pour les séduire. »

[Source : AFP->

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