Le premier constructeur automobile japonais Toyota a fait état jeudi de prévisions alarmantes après une forte chute de ses profits au premier semestre, subissant les effets de la débâcle financière sur les achats de véhicules, sur l’octroi de crédits et sur les taux de change.

Egalement victime de la cherté des matières premières et du jeu de yo-yo des prix du pétrole, Toyota a sabré de plus de moitié son estimation de bénéfice net pour l’exercice d’avril 2008 à mars 2009, en raison de la dégradation « sans précédent » du marché mondial, laquelle a déjà plombé le premier semestre.

Le groupe, qui comprend les marques Toyota, Lexus, Daihatsu et Hino, table désormais sur un bénéfice net de 550 milliards de yens (4,4 milliards d’euros et 5.6 milliards de dollars), une somme encore rondelette mais beaucoup moins que les 1.250 milliards espérés auparavant.

Le géant de Nagoya (centre) a aussi taillé ses évaluations de chiffre d’affaires annuel (23.000 milliards de yens au lieu de 25.000).

Il s’apprête en outre à endurer une dégringolade de 74% sur un an de son profit d’exploitation, à 600 milliards de yens, un coup dur selon lui inimaginable il y a ne serait-ce que trois mois.

Et le vice-président exécutif de Toyota, Mitsuo Kinoshita, d’énumérer: la flambée des cours du pétrole et de l’acier, la crise des prêts hypothécaires « subprime », la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, la chute des Bourses, le bond du yen, la désertion des investisseurs…: « où trouver la stabilité? C’est vraiment très difficile ».

« L’économie réelle, notamment celle des pays industrialisés, a été percutée par la crise financière et c’est le secteur automobile qui a été le plus durement touché », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse.

Et le même, grave, d’ajouter: « quelle sera la taille du marché américain cette année? 13 millions? Compte-tenu des multiples problèmes, et notamment du fait que les banques ne prêtent plus d’argent et que les consommateurs n’ont pas le moral.. ». « Prévoir la sortie de crise est bien difficile, même les experts économistes ne savent pas ».

Habitué à regarder ses ventes grimper allègrement d’année en année en roulant sur le terrain de concurrents occidentaux, Toyota s’attend cette fois à un recul, pour la première fois en une décennie. Il se montre dès lors solidaire de l’américain en difficulté General Motors, bien que lui disputant la place de numéro un mondial du secteur.

Toyota pense écouler 8,24 millions de véhicules entre mars dernier et avril prochain, contre 8,91 millions livrés au cours des douze mois précédents.

La demande émanant des pays émergents (Asie, Amérique du Sud, Europe de l’Est) est certes grandissante, mais encore nettement insuffisante pour combler le gros manque à gagner euro-américain.

Face à cette redoutable adversité, Toyota, fidèle au bréviaire des fondateurs, veut se battre.

« Les périodes de crise sont une occasion pour opérer des changements décisifs (…), nous voulons impérativement recouvrer la croissance », a martelé M. Kinoshita.

La firme a monté en toute hâte un « Comité d’amélioration urgente des revenus et profits », structure qui doit tout passer au crible pour trouver où et comment régénérer en interne des marges mangées de l’extérieur.

« Les projets seront également disséqués et corrigés en termes de temps et d’ampleur », a prévenu M. Kinoshita.

AFP

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