MONTREAL — Au moment où le système de santé québécois doit faire face au vieillissement de la population et à une pénurie de ressources, le nouveau ministre de la Santé a trouvé son inspiration chez un fabricant de voitures japonais.

Le ministre Yves Bolduc en a surpris plus d’un lorsqu’il a fait part non seulement de son admiration pour les méthodes de gestion de Toyota, mais aussi de son intention de l’appliquer à certains éléments du système de santé.

Selon M. Bolduc, la « méthode Toyota » est « une méthode éprouvée au niveau de la fonctionnalité et de la performance ».

« Le premier principe, c’est que les gens sont mis à contribution pour trouver des idées, a expliqué le ministre à La Presse Canadienne. Contrairement à ce qu’on peut penser, même si c’est de la fabrication d’autos, c’est une approche humaniste. »

« Ce qu’on fait, c’est qu’on travaille avec les gens pour éliminer les délais, éliminer les processus inutiles. Et puis l’autre élément important, c’est que ça se fait sur le terrain », a-t-il ajouté.

Les défenseurs de la méthode, dont les principes de base ont déjà été mis en pratique dans des hôpitaux de Boston, Pittsburgh et Seattle, affirment qu’il existe de plus en plus de preuves suggérant qu’elle peut aider à améliorer le système de santé.

Yves Bolduc a d’ailleurs déjà supervisé un projet pilote qui a connu du succès dans un centre de santé du nord du Québec avant d’accepter le poste de ministre de la Santé lorsque Philippe Couillard a démissionné en juin.

Le ministre reconnaît toutefois que la méthode ne peut s’appliquer à tout le système de santé. « Ce n’est pas une recette miracle qui va répondre à tous les problèmes, a-t-il précisé. C’est un outil parmi tant d’autres. »

Un éthicien biomédical de l’Université McGill, Pierre Deschamps, qualifie M. Bolduc de « pionnier ». Il explique que la méthode Toyota est axée sur deux concepts de base : le respect des gens et l’amélioration continue.

« C’est une approche scientifique basée sur l’observation et l’analyse, a dit M. Deschamps, qui a intégré des éléments de la méthode Toyota au service d’ambulanciers de Montréal. C’est très exigeant, mais la méthode existe depuis 80 ans et ceux qui l’ont essayée ont connu du succès. »

Créée par le fondateur de Toyota, Sakichi Toyoda, à l’époque où l’entreprise oeuvrait dans le secteur du textile, la méthode met l’accent sur les suggestions des employés sur le terrain.

Pierre Deschamps précise toutefois que pour que la méthode fonctionne, toutes les personnes impliquées doivent participer. Les médecins québécois ont indiqué que, pour l’instant, ils sont prêts à l’essayer.

« Il s’agit d’une nouvelle approche intéressante, avec laquelle plusieurs d’entre nous sont familiers », a dit le Dr Jacques Ricard, de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec.

L’opposition à la méthode Toyota pourrait en fait venir de la crainte que l’utilisation de méthodes du milieu des affaires n’ouvre la porte à la privatisation du système de santé. « La méthode Toyota n’a rien à voir avec la privatisation du système de santé, a souligné M. Deschamps. Il s’agit plutôt d’améliorer le système actuel. »

La presse canadienne

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