Shinzô Abe est depuis sa très controversée visite au sanctuaire Yasukuni la cible de critiques venant de dirigeants du monde entier. Cependant au Japon, ce n’est pas avec ses actions diplomatiques qu’il assurera la pérennité de son parti, mais avec sa politique économique.
Malgré cette situation diplomatique assez tendue, le véritable combat du gouvernement Abe pour se maintenir au pouvoir va surtout se jouer sur plan économique selon l’éditorialiste Ayako Mie du Japan Times. D’après elle, si Shinzô Abe a appris une chose depuis son mandat désastreux entre 2006 et 2007, c’est que « l’économie est la principale préoccupation des électeurs, et non ses ambitions nationalistes comme réviser la Constitution » (référence à l’article 9 de la Constitution japonaise et son refus à la guerre). Un combat qu’il doit remporter et qui peut s’annoncer compliqué à cause de l’augmentation de la taxe sur la consommation de 5% à 8% à partir d’avril. Car la bonne santé économique du Japon est sa principale arme pour regagner la confiance de ses concitoyens, la loi sur « les secrets d’État » (voir l’article) ayant joué un rôle important sur sa baisse de popularité. Pour pallier à cette hausse du coût de la vie, le Premier ministre a demandé aux entreprises de faire un effort et d’augmenter les salaires de leurs employés. M. Abe a déclaré en décembre : « L’économie reste notre priorité, et l’Abenomics (la politique économique du gouvernement Abe) serait considérée comme un échec si les importants profits engrangés par les grandes entreprises n’étaient pas redistribués aux petites et moyennes entreprises sous forme d’augmentation de salaire ».
Pour finir, la démission de Naoki Inose, ex-gouverneur de Tôkyô suite à un scandale financier (voir l’article), annonce l’élection d’un nouveau gouverneur prévue pour février. Cet événement politique sera majeur dans l’agenda du PLD qui devra choisir un candidat capable de gagner ce poste stratégique. Car avec les Jeux Olympiques de 2020, avoir dans son camp le gouverneur de Tôkyô aura beaucoup d’influence sur le processus organisationnel.