Les appels en faveur d’une relance bugétaire au Japon font se souvenir de la dérive des finances publiques du pays au cours des années 1990. La hausse des prix des matières premières importées pousse l’Archipel vers la récession. Ralentir cette évolution serait une bonne chose, mais exigerait des taux d’intérêt plus élevés et non une relance budgétaire.

Les dépenses publiques nippones étaient passées de 31,5 % du PIB en 1991 à 38,1 % en 2000. Le résultat avait été un envol de la dette publique (jusqu’à 170 % du PIB) et une croissance molle.

Après 2001, le premier ministre Junichiro Koizumi a contrôlé les dépenses publiques, en particulier les projets d’infrastructures rurales souhaitées par les barons du Parti libéral démocrate. S’en sont suivies une réduction des déficits et une reprise de la croissance.

Le premier ministre Yasuo Fukuda a souligné, lundi 4 août, qu’il n’envisageait pas de pratiquer la stimulation budgétaire : « La priorité est de faire le plus possible avec le budget actuel. » Toutefois, avec une élection en 2009 et une pression entraînant à la dépense, les dangers d’une dérive budgétaire sont grands. Or elle pénaliserait la croissance et provoquerait une nouvelle spirale de dettes.

Le Japon ayant besoin de plus importantes importations alimentaires et énergétiques, son taux de croissance est déprimé et son inflation augmentée par les récentes hausses de matières premières agricoles et énergétiques.

Avec un taux directeur de 0,5 % et des taux d’intérêt réels négatifs à court comme à long terme, la politique monétaire japonaise est excessivement expansionniste. L’épargne étant élevée et la population âgée, des taux d’intérêt légèrement plus hauts augmenteraient la rémunération des épargnants et doperaient la croissance, tout en réduisant les prix des matières premières. Le Japon n’a pas besoin d’une relance budgétaire, mais d’un resserrement monétaire.

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