L’ovalie bien ancrée dans l’Archipel

Julien P. Miqueu, ancien coordinateur de la candidature du Japon à l’organisation de la Coupe du monde de rugby 2019, aujourd’hui entrepreneur en intelligence artificielle phygitale au service du tourisme sportif, nous parle du développement du rugby dans l’Archipel.

Une longue histoire

C’est par les villes portuaires de Kôbe, à l’ouest, et de Yokohama, à l’est, que le rugby débarque au Japon durant l’ère Meiji (1868-1912). D’abord joué par les étrangers, il s’ancre dans l’Archipel grâce aux liens étroits entre deux anciens camarades de l’Université de Cambridge, Clark et Tanaka, devenus, par la suite, professeurs à l’Université de Keiô, à Tôkyô. Le rugby y est enseigné depuis 1899 et le club est donc plus ancien que le Stade Toulousain fondé en 1907 !

Le rugby japonais s’organise en suite et la Fédération Japonaise de Rugby Football (JRFU) est créée le 30 novembre 1926. Elle est installée au Chichibunomiya Rugby Stadium de Tôkyô, qui tient son nom du Prince Chichibu Yasuhito, frère cadet de l’empereur Hirohito, qui restera premier président honorifique jusqu’à sa mort.

Des lycées aux entreprises

Au Japon, le rugby est enraciné dans les lycées mais surtout dans les universités comme celles de Waseda et Teikyô, régulièrement primées. Mais, dans le prolongement de cela, c’est aussi une affaire d’entreprise.  Car se sont bien les jeunes diplômés qui intègrent de grandes entreprises pour porter haut les couleurs de leur employeur comme les Kobelco Steelers, les Suntory Sungoliath, les Panasonic Wild Knights ou bien les Coca-Cola Red Sparks.

En terme de naming, l’appellation des stades, le Japon est en avance par rapport à la France et les entreprises très présentes. En effet, l’emblématique Hakatanomori Football Stadium de Fukuoka sur l’île de Kyûshû a, par exemple, été renommé le 1er mars 2008, Level 5 Stadium, nom qu’il tire de l’entreprise de développement et d’édition de jeu vidéo à qui l’on doit plusieurs opus de Dragon Quest ou bien Professeur Layton.

Une place à l’international

Sur le plan international, l’équipe nippone a participé aux huit éditions depuis la création de la Coupe du monde du rugby à XV en 1987, qui se joue tous les quatre ans. Le Japon a notamment organisé la seconde édition du Championnat du monde des moins de 20 ans en 2009. Suite à ce succès, tant dans l’organisation que la fréquentation, l’Archipel obtient l’organisation de la Coupe du monde qui doit se dérouler dix ans plus tard, en 2019. La même année, la JRFU, grâce à une équipe franco-japonaise, soutient l’International Rugby Board pour l’entrée du rugby à 7 aux Jeux olympiques, qui sera effective à Rio de Janeiro en 2016.

Aujourd’hui, la Fédération Japonaise de Rugby Football compte plus de 3 600 clubs et 125 000 licenciés. Les Brave Blossoms, surnom de l’équipe nippone, doivent maintenant réussir un beau parcours dans leur Coupe du monde et continuer à transmettre le rugby et ses valeurs à la jeunesse d’Asie.