, Le Premier ministre japonais Shinzo Abe remanie son gouvernement

Par Linda Sieg

TOKYO (Reuters) – Le Premier ministre, Shinzo Abe, a fait appel à de vieux routiers de la vie politique japonaise pour donner un nouveau souffle à son gouvernement, après la débâcle des élections sénatoriales de juillet, mais certains analystes doutent que cela suffise à restaurer une popularité en berne.

Le précédent cabinet avait fait l’objet de nombreuses critiques, en particulier du fait de l’inexpérience de ses membres, souvent des proches, mais aussi à cause de plusieurs scandales dans lesquels certains membres du gouvernement étaient impliqués.

« Nous avons une responsabilité envers les générations futures, et pour la respecter, je suis résolu à mener à bien toutes les réformes, malgré toutes les difficultés », a annoncé Abe lors d’une conférence de presse.

« Mais nous devons également envoyer un message à destination de ceux qui souffriront de ces réformes, nous les comprenons et nous tentons de trouver des solutions à leurs problèmes », a-t-il ajouté.

Lundi, Abe a décidé de confier les postes-clés à des hommes politiques expérimentés, mais il n’a pas rassuré ceux qui comptaient sur ce remaniement pour qu’il relance une politique de réduction de la dette publique.

PAS DE BOULEVERSEMENT POLITIQUE

La nomination de Kaoru Yosano, un ancien économiste, réputé pour ses prises de position en faveur de l’indépendance de la Banque du Japon, au poste de chef de cabinet du Premier ministre, semble montrer que le nouveau gouvernement ne compte pas empêcher la Banque centrale nippone de relever ses taux d’intérêts.

L’un des ministères les plus exposés, celui de ministre des Finances, a été confié à Fukushiro Nukaga, ancien ministre de la Défense, rodé aux joutes politiques nippones.

Nobutaka Machimura, le dirigeant de sa propre formation, le Parti libéral démocrate (PLD), a quant à lui été nommé au poste de ministre des Affaires étrangères.

Le remaniement concerne également le portefeuille de ministre de la Défense. Il échappe à Yuriko Koike, qui était devenue le mois dernier la première femme à occuper ce poste au Japon, au profit de Masahiko Komura, réputé pour sa diplomatie.

Le ministère de la Santé, du Travail et de la protection sociale revient quant à lui à Yoichi Mazuoe, un universitaire renommé. Mazuoe s’était illustré après les dernières élections en appelant sans détour à la démission d’Abe.

Pour certains observateurs, le nouveau cabinet nommé par Abe est en mesure d’atténuer la vigueur des critiques émises à son encontre, surtout au sein du PLD, mais également de faire revenir des électeurs déçus dans son giron.

Ils remarquent en revanche que le Premier ministre n’a laissé présager aucun bouleversement de sa politique, qu’il s’agisse de poursuivre sur la voie de réformes économiques favorables au marché, ou de la réduction de la dette publique.

MOMENTS DIFFICILES

« Ce nouveau gouvernement peut apporter la stabilité, mais les marchés peuvent y voir un coup de frein aux réformes économiques », déclare Takahide Nagasaki, analyste financier chez Daiwa Securities.

Le nouveau gouvernement se prépare toutefois à des moments difficiles, en particulier pour l’adoption de ses projets de lois au Parlement.

Si le maintien de troupes japonaises en Afghanistan a d’ores et déjà été annoncé par le nouveau ministre des Affaires étrangères, la volonté d’Abe d’amplifier le rôle de la marine nippone en soutien de l’armée américaine dans cette région, risque de faire l’objet d’âpres débats au Sénat, désormais tenu par l’opposition.

Premier chef du gouvernement à être né après la seconde guerre mondiale, Abe est souvent critiqué pour ses obsessions conservatrices telles que sa volonté de restaurer le patriotisme à l’école ou de réviser la Constitution pacifiste du Japon, alors que ses compatriotes se sentent davantage concernés par le prix du pain.

Yukio Hatayama, secrétaire général du Parti démocratique, principale formation d’opposition, a refusé de voir une quelconque nouveauté dans le gouvernement.

« La seule surprise, c’est qu’il n’y en a pas », a-t-il déclaré.

Source : LeMonde.fr

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