pastille-09Les armures de guerrier japonais (appelées en japonais oyoroi) sont sans doute l’un des objets antiques les plus impressionnants qui soit. Il est difficile de ne pas les considérer comme de véritables œuvres d’art, bien qu’à l’origine, leur utilité était avant tout fonctionnelle.

Une armure de samouraï
Une armure de samouraï

Elles ont été utilisées à partir de la fin de la période de Heian jusqu’à celle de Kamakura par les guerriers de haut-rang qui se battaient comme archers et cavaliers. Elles pouvaient peser entre 10 et 20 kilos et étaient destinées à offrir une protection au samouraï à cheval tout en lui permettant de tirer ses flèches à l’aide de son arc. Elles devaient donc assurer une protection maximale tout en minimisant le moins possible les mouvements du guerriers.

Au fil du temps, les modèles ont évolué et les artisans ont rivalisé d’ingéniosité pour les perfectionner et inventer de nouvelles techniques pour les rendre encore plus efficaces sans perdre de leur souplesse. Une exposition d’armures ou une vente aux enchères consacrée à ces objets révèlera donc une très grande variété de modèles. On s’apercevra que de nombreux matériaux composent l’armure japonaise : fer, soie, cuivre, laque, cuir, brocart, métaux précieux ou semi-précieux sont couramment utilisés. Une grande majorité était confectionnée à l’aide de lamelles de métal attachées par des cordelettes de couleur mais a chaque période correspond un design plus particulier. Bien sûr, les autres accessoires (protection des épaules, du cou, des genoux…) qui composaient l’armure ont également évolué au fil des périodes.

Un casque Kabuto
Un casque Kabuto

À noter également : l’armure japonaise se voulait aussi belle que fonctionnelle. Pour cette raison, les artisans tout en travaillant sur les côté pratique de leurs œuvres, en ont rarement négligé la décoration. Des ornements de toute sorte étaient ainsi utilisés pour personnaliser l’armure au goût du samouraï, pour l’identifier à son clan ou lui permettre de se distinguer sur les champs de bataille. Le casque en particulier (appelé kabuto) pouvait prendre des formes et tailles diverses, certaines très impressionnantes. La décoration frontale (mandate en japonais) pouvait être par exemple ornée d’un emblème familial, d’un croissant de lune ou de cornes (de vache ou de cerf). Un autre accessoire intéressant était le masque (menpo en japonais) : celui-ci arborait souvent une moustache, un long nez voire une expression féroce pour accentuer l’aspect intimidant du samouraï.

Dernier point mais non des moindres : Il existe sur le marché des répliques de ces armures mais il est également possible d’acquérir une armure antique lors d’une vente aux enchères. Les prix varient énormément (selon l’état de conservation de l’armure et le type) mais il n’est pas impossible d’acquérir une armure pour un prix raisonnable.
Par exemple, les armures datées d’après 1848 (la fin de la période du Shogunat) sont à partir de 2500 euros.

Prochaine vente aux enchères :

  • Date et horaires : exposition les 27 et 28 novembre de 11h à 18h(11h à 12h le 28), vente le 28 novembre à partir de 14h
  • Lieu : Hôtel Drouot, 9 rue Drouot, 75009 Paris
  • Site : www.drouot.com

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9 Commentaires

  1. En début d’article, vous écrivez que ce type d’armure était en service à partir de la fin de la période de Heian jusqu’à celle de Kamakura , mais elles ont servi bien plus longtemps, non ? Au moins jusqu’au 17e siècle, sinon même encore à l’époque d’Edo, non ?

    • Comme tout matériel de guerre, les armures japonaise ont suivit l’évolution des armes et les changements politiques. Il est bien sur vain de comparer les armures japonaises et européennes comme je l’ai souvent lu, les armes, les tactiques et la condition des champs de batailles sont totalement différentes entre le Japon et l’Europe.
      Les armes à feu sont apparues en même temps au Japon et en Europe mais leur développement a été très lent au Japon jusqu’à l’arrivée des armes bien plus performantes venant du Portugal autour de 1550. Les armures légères ont été transformées pour se protéger des nouvelles armes à feu, elles comportent de grandes plaques de metal comme celle de la photo de l’article qui comporte un grand plastron d’une seule pièce.
      Au 17eme siècle, l’installation de la dictature des Tokugawa, la fin des guerres intérieures et sa politique de fermeture du pays changea encore l’utilisation des armes, les armes à feu ont été plus ou moins interdites, les samouraïs sans doute n’acceptaient pas que n’importe qui capable d’appuyer sur la détente d’un fusil puisse remettre en cause des années d’entrainement au combat, une discipline de fer et surtout la supériorité héréditaire de leur classe.
      Ainsi, inutiles en temps de paix les armures sont devenues pendant plus de 250 ans des ornement de prestige et de parade. On peut faire un parallèle avec l’architecture des châteaux en France, avec l’apparition de l’artillerie et la fin des guerres intérieures, les fortifications se sont d’abord épaissies et ensuite ont été trop inconfortables, les châteaux forts sont devenu progressivement ou château d’apparat ou fort d’artillerie mais rarement les deux.

      • Exact.

        « les châteaux forts sont devenu progressivement ou château d’apparat ou fort d’artillerie mais rarement les deux. »

        ===> Quand ils n’étaient pas tout simplement rasés…

  2. J’ai eu la chance, pour une fois que c’était près de chez moi, d’aller à l’exposition sur les Samurai au Château des Ducs de Bretagne, à Nantes au mois d’août. Effectivement j’y ai vu des armures datant de l’ère Edo.
    Ces armures sont vraiment très ouvragées, et uniques. Le rouge a beaucoup été utilisé, nul doute que ces guerriers ne cherchaient absolument pas à se faire discrets, au contraire. Les casques et les masques avaient pour objectif, hormis la protection, d’effrayer l’ennemi, et la plupart m’ont vraiment impressionnée. Étaient également exposées des parties d’armures de chevaux : la monture était protégée à l’avant et aussi effrayante que son cavalier. Ce type d’exposition est à voir et revoir.

      • Je m’y suis rendu et je n’ai pas perdu mon temps. C’était effectivement une exposition particulièrement bien construites et documentée. Je ne suis pas un expert mais j’ai passé un bon moment.

        Prochaine sortie japonisante : l’expo Ghibli et l’expo Hokusaï, toutes deux à Paris.

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