A l’heure où l’hésitation et l’immobilisme est de rigueur en Europe face à la crise migratoire et humanitaire, le Japon ne cesse de réfléchir à sa politique concernant les flux migratoires malgré un gouvernement conservateur et frileux.

Camp de réfugiés syriens par International Organization for Migration (IOM) et le Japon (© IOM 2014)
Camp de réfugiés syriens géré par International Organization for Migration (IOM) et le Japon (© IOM 2014)

Le semblant de volte-face exprimé par le Ministère de la Justice est plutôt surprenant. En effet, en juin dernier, ce dernier avait pris des mesures plus sévères dans sa sélection des candidatures parmi ceux et celles qui demandaient un statut de réfugié au Japon. Dorénavant, les demandes revendiquant seulement des aspects économiques liés à leur fuite du pays d’origine seraient rigoureusement traitées. Le Ministère a ainsi sous-entendu que ces raisons seules ne garantissaient plus un tel statut. Une décision largement critiquée par la Haute Commission des Réfugiés des Nations Unies, qui déplorent le manque évident d’une protection adéquate pour ces personnes.

Alors que la politique migratoire du Japon concernant les réfugiés ne laisse que peu de chances (11 demandes sur 5 000 ont abouties en 2014), de plus en plus de migrants fuient leur pays d’origine, en particulier des femmes venant de pays d’Afrique et ayant subi des violences physiques. Cependant, aucun fait concret n’a été avancé, si ce n’est des déclarations où le gouvernement promet de prendre en compte de nouveaux critères dans son processus d’adhésion de réfugiés. Mais qu’en est-il de ces nouvelles conditions ? Le Ministère de la Justice semble prendre les choses en main car elle a fait appel à des experts sur la question afin d’étudier d’autres possibilités, une initiative positive quand on sait que ces spécialistes ne sont appelés qu’en cas d’appel de la part d’un migrant qui a vu sa demande rejetée.

Ne soyons tout de même pas naïfs quand à la perspective d’un assouplissement des contraintes imposées pour acquérir le statut de réfugié : le Japon ne compte pas en démordre aussi facilement (en particulier envers ceux qui ne seraient là que pour des raisons économiques et qui ne cesseraient de soumettre des demandes). L’évolution de la situation sera toutefois intéressante à suivre.

Claire Bouyssou – source : Asahi Shimbun

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