L’archipel d’Okinawa est une destination balnéaire prisée. Sable blanc, coquillages et crustacés séduisent les amateurs de plongée sous-marine. L’eau, parmi les plus claires au monde, est le terrain de jeu d’un millier d’espèces de poissons. Sur ce chapelet d’îles, autrefois appelé le royaume de Ryukyu, la cuisine diffère des autres régions. Elle est fortement influencée par les traditions culinaires chinoises — cuisson à feu très vif dans un wok, de nombreuses préparations à base de cochon —, mais aussi par celles du Sud-Est asiatique, qui affectionne les ragoûts et qui se met à la mode américaine — en raison de la présence de bases de l’armée des Etats-Unis — à l’exemple du hamburger et du riz taco, un mixte nippo-mexicain.

Par sa situation géographique, Okinawa a un garde-manger ouvert sur le monde. Au Sud, à environ 400 km des côtes de Taiwan, en mer de Chine orientale, sur l’île d’Ishigaki, la péninsule de Kabira regorge de petites auberges. Comme partout dans la préfecture, l’ingrédient emblématique de la table okinawane, le goya, est servi à chaque repas. Cette calebasse, riche en vitamine C, arrivée de l’Asie tropicale via la Chine, est cuisinée à toutes les sauces.

Indispensable produit du goya champuru, ce légume boursouflé et amer contribue, par ses propriétés médicinales, à la prodigieuse longévité des gens d’ici. Le goya champuru est un mets local cuisiné avec de la viande de porc, des oeufs battus, qui adoucissent le goût du goya, du tofu et des copeaux de bonite séchée. Cette nourriture, sautée rapidement sur le feu avec de la sauce de soja dans une poêle, est extrêmement nourrissante. Champuru viendrait de campur, un terme indonésien désignant un mélange de nombreux aliments, autrement dit l’art d’accommoder les restes.

La cuisine okinawane fait la part belle à la viande de porc dégraissée par une longue cuisson, aux produits de la mer, comme le shima ebi (gros homard) et l’irabubucha (poisson perroquet), à la patate douce et aux légumes riches en carotène. Bananes, ananas, papayes et fruits de la passion garnissent abondamment les corbeilles. En ce lieu où la canne à sucre représente la culture principale, les confiseurs ont de quoi faire. Enfin, il y a la boisson awamori, un alcool de riz qui se caractérise par ses puissants parfums minéraux et qui ne ressemble à aucun autre shochu.

Avec une culture spécifique, des traditions chamaniques et matriarcales toujours vivantes, la cuisine traditionnelle d’Okinawa est un élément majeur du patrimoine local. Elle présente un équilibre nutritionnel exceptionnel. Une cuisine très peu salée, une consommation importante d’algues et de légumes, qui fait dire que le régime d’Okinawa serait à l’origine de la bonne santé de ses habitants et, selon plusieurs études scientifiques, du record du monde du nombre de centenaires dans cette région.

[Copyright 2011 – LeMonde.fr – Jean-Luc Toula-Breysse->http://www.lemonde.fr/voyage/article/2011/01/25/japon-a-okinawa-le-gout-amer-du-goya_1464709_3546.html]

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