L’équipage d’un chalutier chinois arraisonné le 7 septembre par les autorités japonaises dans une zone de la Mer de Chine orientale revendiquée par les deux pays a été libéré lundi puis est rentré en Chine, mais le capitaine du navire restait détenu au grand dam de Pékin.
Partis vers midi en avion d’Ishigaki, à l’extrême sud de l’archipel d’Okinawa (sud du Japon), les 14 marins sont arrivés dans l’après-midi à Fuzhou (sud-est de la Chine), a rapporté l’agence Chine nouvelle. Ils sont apparus souriants, selon des images de la télévision chinoise.
Le capitaine du bateau de pêche, Zhan Qixiong, 41 ans, reste toutefois détenu par la justice japonaise, a expliqué le porte-parole du gouvernement nippon Yoshito Sengoku.
{« Nous allons gérer ceci comme une affaire criminelle basée sur la loi japonaise} », a-t-il souligné.
Peu après, le ministère des Affaires étrangères chinois a de nouveau exigé « {avec insistance} » la libération de son ressortissant, emprisonné « de façon illégale » selon lui.
Les 14 marins libérés officiaient à bord du chalutier qui est entré en collision avec deux patrouilleurs nippons, mardi 7 septembre. Un autre équipage a pris les commandes du bateau de pêche à Ishigaki pour le ramener en Chine.
L’incident a eu lieu la semaine dernière près d’un groupe d’îlots appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, à mi-distance entre Taïwan et Okinawa.
Le porte-parole nippon a dénoncé « un acte malveillant d’entrave au devoir des officiers », à savoir des garde-côtes japonais patrouillant dans le secteur.
Contrôlées par Tokyo, mais revendiquées aussi par Pékin et Taipei, ces îles inhabitées ont souvent provoqué des tensions dans la région.
M. Sengoku a répété sur ce point qu’il n’existait « aucun problème de souveraineté » à propos de ces terres, une manière de réaffirmer que son appartenance au Japon ne souffrait aucune discussion.
Les faits ont dégénéré en incident diplomatique. Le gouvernement chinois a convoqué l’ambassadeur du Japon à cinq reprises, dont une fois dans la nuit de samedi à dimanche. « Il est déplorable que la Chine ait convoqué l’ambassadeur à une telle heure », a noté le porte-parole nippon.
Pékin a en outre reporté des discussions prévues avec Tokyo sur l’exploitation conjointe de gisements gaziers en Mer de Chine orientale, une décision jugée « {déconcertante} » par M. Sengoku, pour qui il s’agit « {d’un problème différent} ».
La Chine a averti que l’incident pourrait avoir un « impact grave » sur les relations sino-japonaises.
Source:[ AFP->