A la suite d’un changement annoncé par les organisateurs, prière de noter au 2e paragraphe que Toshihiro Nikai sera représenté par sa vice-ministre Sanae Takaichi.

par Véronique Tison

PARIS (Reuters) – Deux cultures d’entreprise qui s’apprécient et se complètent, des affinités dépassant de loin le monde des affaires : les échanges économiques franco-japonais fêtent leur siècle et demi et ont de beaux jours devant eux.

Le 150e anniversaire du Traité de « paix, d’amitié et de commerce » signé par les deux pays en 1858 donne lieu depuis le début de l’année à une multitude d’événements, essentiellement culturels, mais la dimension économique sera à l’honneur mardi avec la tenue d’un symposium à Paris en présence de la vice-ministre japonaise de l’Economie, Sanae Takaichi.

La France est la principale terre d’accueil des investissements japonais dans la zone euro tout en étant le troisième investisseur au Japon.

Les Japonais aiment la France – ils sont 25.000 à y habiter, 700.000 à la visiter chaque année – mais leurs entreprises aussi y trouvent des avantages, louant notamment le sérieux et la productivité de ses travailleurs, même à 35 heures par semaine.

Les Français de leur côté se félicitent de la constance des investissements japonais et, quand ils s’implantent en Extrême-Orient, sont sensibles à la qualité des produits et des services dans l’Archipel.

« LES JAPONAIS, ON EN REDEMANDE »

« Des investisseurs comme les Japonais, on en redemande », affirme Philippe Favre, président de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII).

Les investissements japonais, explique-t-il à Reuters, se caractérisent par leur constance et une vision à très long terme qui ne sont pas le fort des autres grands partenaires de la France. « Ce sont des investissements à la japonaise, c’est-à-dire très réfléchis, préparés, qui répondent à une stratégie et généralement réussissent du fait de ce travail en amont très important, » ajoute-t-il.

« Les Japonais, comme les Français, sont des gens qui pensent long terme et qui ne vont pas faire de l’accordéon sur les recrutements ou les licenciements. »

L’exemple emblématique est l’implantation du constructeur automobile Toyota près de Valenciennes, dans le Nord, avec à la clé 4.000 embauches sans parler des sous-traitants.

Signe des temps, les Japonais n’établissent plus seulement des entreprises « ex-nihilo » mais se mettent aussi à racheter des sociétés existantes, comme le fabricant de roulement à billes savoyard SNR Roulement, ex-filiale de Renault passée cette année sous le contrôle du groupe NTN.

Selon l’AFII, la présence japonaise en France représente quelque 450 entreprises employant environ 57.000 personnes, principalement dans l’automobile, les équipements électriques, électroniques et médicaux.

Mais la distribution s’y met aussi avec l’arrivée, l’an dernier dans un centre commercial de La Défense, près de Paris, du groupe de prêt-à-porter Uniqlo, qui s’apprête en outre à ouvrir un magasin dans la capitale près de l’Opéra.

« Ses dirigeants adorent la France, » explique Noriko Carpentier-Tominaga, directrice du Comité d’échanges franco-japonais (CEFJ) qui dépend de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris (CCIP).

Pour cette ancienne assistante de Carlos Ghosn à la tête de l’alliance Renault-Nissan, les affinités entre Français et Japonais trouvent une traduction naturelle dans les affaires.

LES 35 HEURES NE SONT PAS UN OBSTACLE

« Nous avons deux identités culturelles fortes, le goût de la création et de l’originalité, l’attachement à la qualité de vie et le respect des autres, » précise cette Japonaise mariée à un Français et établie à Paris où elle a pour mission de promouvoir les échanges économiques bilatéraux.

Bien sûr, les Français sont fidèles à leur image.

« Les Français râlent et les Français se mettent en grève. Les Japonais le savent, mais quand ils arrivent en France ils découvrent que c’est encore plus vrai que cela ! », sourit-elle.

Et pourtant les Japonais les apprécient. « J’admire la force de concentration des Français, leur profondeur, le sens de responsabilité des élites, » explique Noriko Carpentier-Tominaga. « En ce sens, les 35 heures ne sont pas un frein car quand ils travaillent ils travaillent beaucoup. »

Quant aux Français du Japon, ils apprécient eux aussi le raffinement de leurs hôtes ainsi que la stabilité politique et la qualité des infrastructures, des produits, des services.

Noriko Tominaga met en avant ces atouts au regard du puissant voisin chinois, mastodonte du commerce international.

« On est la deuxième puissance mondiale mais toujours un peu trop discret, nous ne savons pas faire une bonne publicité. Cela fait partie de la mentalité japonaise », relève-t-elle.

Pour Philippe Favre, la crise économique et financière risque de freiner les investissements pour un temps mais la bonne santé relative des entreprises nippones, leur goût nouveau pour les fusions-acquisitions et la dépréciation de l’euro promettent des jours meilleurs ensuite.

Ironie de l’histoire, les Français ont aidé les Japonais à se développer après 1858, et surtout après la Restauration de Meiji en 1868, par l’apport des connaissances et des nouvelles technologies de l’époque — la Révolution industrielle battait alors son plein en Europe. Aujourd’hui les Japonais champions de la high tech aident les Français à conserver leur industrie.

Edité par Yves Clarisse

[Liberation.fr->http://www.liberation.fr/depeches/0101303971-france-et-japon-celebrent-150-ans-d-echanges-economiques]

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