Le PIB japonais a reculé de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au premier. Certains économistes envisagent une récession, d’autres misent, au contraire, sur un rebond de l’activité grâce aux mesures de relance en préparation.

C’était prévisible, expliquaient hier les économistes. Le produit intérieur brut (PIB) du Japon a accusé une baisse de 0,6 % au deuxième trimestre par rapport au premier et une contraction en rythme annuel de 2,4 %, selon les données publiées par le gouvernement japonais. La deuxième économie mondiale connaît ainsi son premier trimestre de recul du PIB en un an.

Les causes ? La consommation privée, d’abord. Elle a décliné de 0,5 % entre avril et juin, par rapport au premier trimestre. Les ménages sont pris entre l’inflation – liée à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières – et des salaires qui ne suivent pas. « Même quand les bénéfices des entreprises augmentent, les salaires ne sont pas relevés », déplore le secrétaire d’Etat à la Politique budgétaire et économique, Kaoru Yosano, chargé d’imaginer des mesures pour rassurer les citoyens. « Les entreprises recourent davantage à du travail intérimaire, d’où des pressions à la baisse sur la masse salariale, explique Sophie Mametz, économiste en charge du Japon chez Natixis. Combiné à une hausse du taux de chômage, c’est très défavorable à la consommation. »

Sur le front intérieur toujours, les marges des entreprises se réduisent, limitant leur capacité à investir. Au cours du trimestre, leurs investissements ont diminué de 0,2 %. La contraction des commandes publiques a aussi pesé sur la croissance.
Recul des exportations

Le repli du PIB s’explique également par le recul des exportations (- 2,3 % par rapport au premier trimestre). Les Etats-Unis et l’Europe – en proie au ralentissement économique – importent moins. Jusqu’ici, le Japon compensait cette baisse en expédiant davantage vers l’Asie émergente. Mais « la théorie selon [laquelle] le Japon pouvait compter sur la demande asiatique pour compenser le ralentissement américain et européen a de plus en plus de mal à tenir, ce qui est inquiétant », poursuit Sophie Mametz. Beaucoup de produits japonais exportés vers la Chine, par exemple, servent à en fabriquer d’autres, destinés au marché américain. Par ricochet, les exportations japonaises vers l’Asie diminuent.

La tendance va-t-elle se poursuivre et entraîner le Japon dans la récession ? Le gouvernement se dit « optimiste ». Les analystes sont partagés. « Les chiffres donnent l’impression que l’économie est entrée en récession », commente Takahide Kiuchi, chef économiste chez Nomura Securities à Tokyo, cité par Reuters. Pour parler de récession au sens strict, il faudrait cependant que le PIB du troisième trimestre soit, lui aussi, négatif. Un scénario auquel on ne croit pas chez Natixis, où l’on mise sur « un petit rebond » de la consommation privée et un PIB à + 0,3 % à cet horizon, grâce aux mesures de soutien à la consommation attendues d’ici la fin du mois. L’enjeu, pour le gouvernement, est important : restaurer la confiance avant les élections de septembre 2009…
MARIE-CHRISTINE CORBIER

www.lesechos.fr

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