Le musée des Beaux arts de Reims réunit pour une exposition inédite quelque 70 oeuvres du maître franco-japonais Tsuguaru Foujita retraçant le parcours de la star du Paris des années 20, devenu après-guerre l’ardent défenseur de la paix à travers un art sacré tourmenté.
L’exposition « Foujita monumental! enfer et paradis » présente du 1er avril au 28 juin, dans cinq sections chronologiques, les oeuvres du plus original des artistes japonais du XXe siècle, maître de la synthèse entre Orient et Occident qui aimait à répéter « mon corps a grandi au Japon, mais ma peinture a grandi en France ».
« C’est un artiste de l’hybridation, qui s’imprègne de la modernité européenne en y apportant la technique et la précision ancestrale de l’art des estampes », explique David Liot le conservateur du musée rémois.
La première section intitulée « De Tokyo à Montparnasse, traditions, extravagances et stratégie médiatique » retrace les premiers pas à Paris de ce fils de militaire, lauréat de l?école des Beaux-arts de Tokyo, vite devenu icône parisienne et dandy des Années folles surnommé « Foufou ».
Dans cette partie, une grande photo le représentant en costume de bain à Deauville gonflant ses maigres biceps, côtoie un auto-portait de 1917, noir et or mêlant des influences cubistes aux lignes fluides sans perspective, propres à l’art nippon.
Coeur de l’exposition, « Les grands fonds blancs » rassemblent cinq oeuvres monumentales réalisées à la fin des années 20. Deux diptyques (Compositions au chien et aux lions et Les lutteurs I et II) incarnent selon David Liot « l’équilibre que l’artiste recherchait entre l’art occidental et l’art japonais ».
D’une dimension de trois mètres sur trois, les toiles présentent des corps musculeux et sensuels issus de l’époque gréco-romaine, entremêlés comme en apesanteur dans une lumière opalescente. On y devine le trait rapide et sûr, quasi calligraphique.
« Ce sont les quatre grandes toiles où j’ai mis toute mon âme et mon travail » confiera Foujita à propos des dyptiques.
Au début des années trente, le peintre quitte la France pour l’Amérique latine et rejoint le Japon entré en guerre. Artiste officiel du régime, il dépeint les batailles sur de grands formats à la manière de Delacroix.
La suite de l’exposition s’articule autour de son travail après son retour du Japon et sa naturalisation. Hanté par les horreurs de la guerre et converti au catholicisme après une « illumination » dans la basilique Saint-Remi de Reims et un baptême en grande pompe, il consacrera la fin de sa vie à l’art sacré.
Le public pourra ainsi contempler dans les dernières sections des représentations de « Vierges » aux visages grimaçants ou diaboliques, côtoyant une « Madonne » à peau d’ébène d’une beauté sereine et apaisée entourée d’angelots noirs, jusqu’au triptyque monumental « L’apocalypse de Saint Jean » où la succession de scènes macabres évoque l’oeuvre de Bosch.
A visiter également, la chapelle Notre-Dame de la Paix, ultime oeuvre du maître érigée selon ses plans en 1965 et entièrement décorée de fresques et de vitraux « apocalyptiques ». Il y fut inhumé en 1968.

[Source :google->

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