Hausse du yen et crise, le tourisme au Japon menacé

Le Japon rêve de devenir un grand pays du tourisme mondial mais ses espoirs pourraient être balayés par la crise économique et la flambée du yen qui rendent le pays du Soleil-Levant beaucoup moins attirant et, de nouveau, cher.

« Depuis que le problème des subprime (prêts immobiliers hypothécaires) a pris de l’ampleur aux Etats-Unis, soit environ un an, la clientèle américaine a nettement diminué », assure une conceptrice de séjours, Tomoko Nagahashi.

Cela n’a pas empêché le Japon de voir passer 8,35 millions de touristes et voyageurs d’affaires en 2007, un record historique. L’objectif est d’atteindre 10 millions en 2010.

Tant que la calamité « subprime » n’avait pas contaminé la planète et dégénéré en ouragan dévastateur sur les Bourses et monnaies, la désertion des Américains, très forte depuis le mois de juillet, était compensée par les entrées de visiteurs d’autres nationalités.

De fait, le cumul depuis janvier reste supérieur de 5,6% à ce qu’il était à l’issue de la même période de 2007. Mais les chiffres ont viré au rouge cet été.

Le nombre de touristes venus au Japon a fléchi de 2% en août et de 6,9% en septembre, comparé aux même mois de l’an passé.
« Ce que nous voyons désormais, ce sont des annulations », constate Mme Nagahashi, forcée de repenser ses programmes et prospectus.

Aux ports et aéroports, les Américains se font encore plus rares (-11,3% en septembre sur un an), mais aussi, et c’est nouveau, les Britanniques (-12%), les Canadiens (-5,3%), les Taïwanais ou les Thaïlandais.

Le nombre de sud-Coréens a dégringolé de 21% en septembre, ce qui fait particulièrement mal puisqu’ils sont, de loin, les plus nombreux à séjourner sur l’archipel.

« La campagne internationale de promotion Visit Japan a toutefois globalement contribué à limiter la baisse », estime l’Organisation Nationale du Tourisme (JNTO).

Autre maigre consolation: les Français ont été 11.500 à franchir en septembre les frontières nippones, un record sur ce mois.
« La publication en France de nouveaux guides sur le Japon a joué », affirme la JNTO. Cela ne fait cependant que 443 visiteurs tricolores de plus qu’en septembre 2007 et seulement 2% du total.

Les promoteurs de la découverte du Japon se font donc du souci, car la crise a pris une envergure mondiale et la devise japonaise s’est élevée brusquement face à de nombreuses monnaies étrangères.

En quelques semaines, le yen a fait un bond de plus de 10% face au dollar et de près de 40% vis-à-vis de l’euro.
Une chambre d’hôtel à 33.000 yens la nuitée, qui coûtait à un Européen 200 euros il y a un an, lui coûte aujourd’hui 270. Le coût d’une semaine au Japon n’est plus bon marché.

Cette envolée du yen est d’autant plus malvenue que les surcharges liées à la flambée des prix du pétrole sur les billets d’avion ne sont pas encore réduites, malgré le recul récent des cours de l’or noir.

Handicap pour les étrangers au Japon, la hausse du yen est à l’inverse un avantage pour les Nippons… à condition qu’ils voyagent.
« Nous revoyons nos offres en expliquant que le yen fort a aussi de bons côtés », confirme Mme Nagahashi.

Pour le moment, le slogan « grâce à la hausse du yen, les vacances à l’étranger coûtent moins cher » brandi par les marchands de rêve n’a pas encore produit ses effets.

Les Japonais ont été 1,4 million à sortir de l’archipel en septembre, soit 151.000 de moins (-10%) qu’au cours du même mois de 2007.

AFP

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