Tournée de keirin. Fraîchement rentré, François Pervis, le pistard lavallois, nous raconte sa drôle expérience. C’est sûr, il retournera au Japon en 2011.

Le Japon : à peine revenu, envie d’y retourner !

« Je suis rentré du Japon le 15 août. J’y ai passé quatre mois et dix jours. J’y serais bien resté plus longtemps. La vie était tranquille, là-bas. Je n’avais de comptes à rendre à personne. Je vivais comme un ermite, et ça me plaisait. J’organisais ma vie comme je le voulais, et j’étais aussi mon propre entraîneur. Je ne faisais que du vélo, c’était vraiment mon métier à part entière. »

Une galère… géniale

« Au Japon, j’étais installé au fond d’une vallée, dans un village isolé et peuplé surtout de personnes âgées. J’ai d’abord vécu deux mois dans un ancien grand centre d’entraînement insalubre et à l’écart. Une galère ! Je dormais sur une planche de bois, sans aucun confort. Il n’y avait pas l’eau chaude. Il fallait que j’affronte les araignées et même les serpents ! On était juste quelques étrangers, dont le Français Mickaël d’Almeida (son rival). Au bout de deux mois, j’ai loué un appartement. Là-bas, c’était 100 % système D. J’ai acheté et transporté non sans mal un matelas sur un scooter… Les prix sont prohibitifs : une grappe de raison à 7€, une mangue à 16€.

Mon emploi du temps type : repos ou musculation le matin, entraînement sur piste ou route l’après-midi. Le soir, je me couchais assez tard, surtout en juillet. Je suivais le Tour de France et, avec le décalage horaire, les étapes s’achevaient vers 1h du matin. J’avais une course tous les quinze jours au programme.

Cette aventure a brisé la routine. Il fallait se débrouiller pour tout. Par moments, j’étais assez fier de moi. Les gens qui disent que les sportifs de haut niveau sont des assistés ont souvent raison, mais pour moi, au Japon, ce n’était vraiment pas le cas… »

Les vélos ? En tuyau de chauffage !

Impossible de dire si j’ai progressé. Le keirin, là-bas, c’est tellement différent de ce que je pratique habituellement. Au Japon, il n’y a que des magouilles, des arrangements entre coureurs avant la course. Combien de fois un concurrent japonais s’est déporté pour me gêner ! De véritables attentats ! Alors moi aussi, je me suis mis à magouiller. Pour l’avenir, j’ai appris des trucs pour me sortir de situations difficiles en course, en restant serein. Je vais désormais courir différemment, être un peu plus roublard.

Au Japon, les pistes sont en béton et les vélos vieillots, munis de cale-pieds rustiques. J’en ai loué un qui pesait au moins 10kg, en acier. Des vrais tuyaux de chauffage ! Cela me changeait de mon vélo carbone de 8kg. J’ai réussi à remporter une course, le 27 juin à Hiratsuka. Un bon souvenir, avec tour d’honneur, bouteille de champagne…

Financièrement, ce séjour m’a coûté cher (plus de 11000€), mais avec mes résultats, j’ai réussi à rembourser mes frais et même à gagner un peu d’argent. »

Recueilli par Arnaud BODIN.
Source: [Ouest France]

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