Alors que le Japon commémore les 70 ans du bombardement de Hiroshima et Nagasaki, les protestations continuent de s’élever contre la révision de la Constitution et de son plan pacifiste.

Fontaine, parc de la paix à Nagasaki (©STA3816)
La fontaine du parc de la paix à Nagasaki (©STA3816)

La commémoration sert encore et toujours de rappel à la population japonaise : le 9 août 1945, la deuxième bombe atomique a été larguée sur Nagasaki, faisant état de 40 000 personnes décédées sur le coup, selon des estimations, sans compter les victimes ultérieures (pour cause de multiples cancers et de diverses pathologies). Suite à cela, les hibakusha (survivants des deux bombes atomiques) ont été parmi les premiers à protester contre la prolifération des armes atomiques dans le monde. Ils tiennent aussi particulièrement à la non-implication du Japon militairement dans des conflits internationaux et ne voient pas d’un bon œil le souhait d’Abe Shinzô et de son gouvernement à vouloir changer l’article qui garantit la volonté de pacifisme du Japon. « La législation en matière de sécurité que le gouvernement veut instaurer va nous conduire à la guerre. C’est une manière de rejeter les actions des défenseurs de l’abolition du nucléaire, ainsi que les souhaits des hibakusha et de tous ceux qui souhaitent la paix. Nous ne pouvons accepter cela », a ainsi déclaré Sumiteru Taniguchi, le représentant des survivants du bombardement de Nagasaki durant la cérémonie de commémoration.

Le maire de Nagasaki a ainsi imploré dans son discours le gouvernement d’écouter et de prendre en compte le malaise et les inquiétudes légitimes concernant le projet du gouvernement. Cependant, le Premier Ministre Shinzô Abe avait déjà été sous le feu des critiques lors de la cérémonie d’Hiroshima il y a quelques jours, ne réitérant pas le souhait du pays de respecter les trois principes anti-nucléaires : ne pas posséder, fabriquer ou utiliser d’armes nucléaires. Toutefois, celui-ci s’est rattrapé lors de la cérémonie à Nagasaki, mais les doutes subsistent, d’autant plus après l’hypothèse évoquée par le ministre de la Défense, Gen Nakatani, selon laquelle le Japon pourrait transporter et stocker des armes nucléaires pour le compte d’un allié. Malgré la volonté des dernières déclarations de vouloir apaiser les esprits, les critiques n’ont cessé de pleuvoir.

Un problème subsiste : la moyenne d’âge des hibakusha est d’environ 80 ans à l’heure actuelle, soulevant des inquiétudes concernant la transmission des leçons historiques aux jeunes générations. Le gouvernement a tenu à insister sur sa volonté de mettre tout en œuvre pour conserver le devoir de mémoire.

Claire Bouyssou – source : The Japan Times

 

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