Le tout nouveau jeu gratuit pour smartphone de Nintendo, Pokémon GO, envoie les joueurs à l’extérieur pour traquer les Pokémon. L’application est un tel succès que la valeur boursière de Nintendo a explosé, s’envolant de plusieurs milliards de dollars en une semaine.

Photo : Eduardo Woo / Flickr © Niantic Inc. / Pokémon Co.
Photo : Eduardo Woo / Flickr
© Niantic Inc. / Pokémon Co.

Nombreux sont les jeux qui connaissent le succès dès leur sortie, créant des vagues de joueurs qui font des heures de queue pour acheter leur jeu, avant d’aller se terrer chez eux pendant des jours pour y jouer tranquillement. Mais avec Pokémon GO, c’est un peu tout le contraire. Le jeu sur smartphone a grimpé jusqu’au sommet des applications les plus téléchargées en une semaine seulement après sa sortie, envoyant des millions de joueurs dans les rues et les parcs, les musées et autres monuments, à la recherche des petits monstres de la franchise japonaise.

Un Nosférapti sauvage en réalité augmentée. Photo : Jade Gallégo © Niantic Inc. / Pokémon Co.
Un Nosférapti sauvage en réalité augmentée.
Photo : J. Gallégo
© Niantic Inc. / Pokémon Co.

L’application utilise une combinaison de technologies intégrées aux smartphones, dont le GPS et la caméra, et représente l’un de ces moments où une nouvelle technologie passe d’un marché de niche pour spécialistes à un marché beaucoup plus important constitué de millions de personnes. Il s’agit ici de la Réalité Augmentée, qui fusionne le digital et le physique en superposant des images numériques sur une vue du monde réel, et ce grâce à l’écran d’un smartphone.

La franchise Pokémon appartient à la Pokémon Co., qui est elle-même en partie détenue par Nintendo, qui a connu de grandes difficultés dans son adaptation à l’ère des jeux pour smartphone. Mais le succès de Pokémon GO (disponible pour le moment uniquement en Australie, Nouvelle-Zélande, États-unis et Allemagne) a été tellement vif que la capitalisation boursière de Nintendo a grimpé d’environ 8 milliards de dollars au cours des derniers jours. Et rappelons que Nintendo n’a pas encore tenté de créer des jeux pour smartphone avec ses plus grosses franchises, à savoir Mario et Zelda.

Photo : Jade Gallégo © Niantic Inc. / Pokémon Co.
Photo : J. Gallégo
© Niantic Inc. / Pokémon Co.

L’application Pokémon GO est, cependant, le fruit du travail de Niantic Inc., une start-up ex-filiale de Google. L’entreprise a d’ailleurs été victime du succès du jeu : les téléchargements ont été si nombreux que les serveurs de Niantic ont peine à gérer le trafic généré. Le directeur général de la start-up, John Hanke, a d’ailleurs annoncé suite à ça que l’introduction du jeu dans d’autres pays a été repoussée afin de pouvoir d’abord répondre à la demande. « Nous pensions qu’il allait être populaire, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’il le soit à ce point », a déclaré Hanke.

Pour de nombreux joueurs, Pokémon GO est un véritable outil sportif, culturel et social. Ceux-ci explosent leurs records de distance au podomètre en parcourant leur quartier ou ville à pied pour capturer des Pokémon. Des endroits spéciaux rapportant des objets ont aussi été placés auprès de lieux culturels (monuments, musées), ce qui motive les joueurs à s’y rendre et à les visiter.

L’aspect social de l’application en étonne plus d’un : nombreux sont les joueurs qui se retrouve tous à un même endroit pour attraper un Pokémon, obtenir des objets, ou combattre dans une arène. Et être tous réunis pour la même raison créé un sujet idéal pour briser la glace et lancer une conversation, même pour les plus timides et introvertis. Et ce n’est que le début : les rassemblements de masse organisés pointent déjà à l’horizon, et le phénomène ne se cantonne pas aux pays où le jeu est disponible. Ce jeudi 14 juillet de 15h à 18h devait se tenir un premier rassemblement Pokémon GO aux jardins du Luxembourg de Paris (3000 participants, 10000 intéressés), qui a finalement été annulé par ses organisateurs.

Photo : Nathalie Arnoux © Niantic Inc. / Pokémon Co.
Photo : N. Arnoux
© Niantic Inc. / Pokémon Co.

Cependant, en utilisant Pokémon GO, les joueurs ont tendance à ne plus trop prêter attention à leur environnement (malgré les précautions données par le jeu), et de nombreux accidents ont déjà eu lieu par inattention. Mike Schultz, jeune new-yorkais de 21 ans, est tombé de son skate-board alors qu’il regardait son smartphone en roulant à la recherche des petites créatures, et s’est ouvert la main sur le trottoir. Il se reproche d’être allé trop lentement car il voulait juste « pouvoir [s’]arrêter rapidement s’il y avait des Pokémon à proximité à attraper ». Il a d’ailleurs rajouté qu’il « ne considère pas que l’entreprise soit en faute ».

Chutes, entorses et contusions ne sont que la partie émergée de l’iceberg des dangers que Pokémon GO peut représenter : des Pokémon apparaissent sur des parebrises ou au milieu d’intersections… Pire encore : agression armée et découverte de cadavre sont déjà dans la liste des mésaventures arrivées à quelques américains malchanceux. Les situations potentiellement dangereuses ne manquent pas, et de nombreuses personnes ont d’ores et déjà commencé à poster des photos de ce genre sur les réseaux sociaux.

Photo : Nathalie Arnoux © Niantic Inc. / Pokémon Co.
Photo : N. Arnoux
© Niantic Inc. / Pokémon Co.

Point positif : au moins, il est impossible de faire éclore un œuf de Pokémon en conduisant, donc pas de danger de ce côté-là. En effet, l’éclosion des œufs se fait au nombre de pas, et la vitesse de déplacement requise doit être inférieure à 20km/h, exigeant donc de le faire à pied ou à vélo.

Le jeu Pokémon GO recrée l’histoire sous-jacente de la franchise Pokémon, à savoir des jeunes parcourant le monde à la recherche des « monstres de poche » pour les capturer, les entraîner et les faire se battre dans des duels stratégiques. Mais elle offre de fait aussi bien les avantages (fun, aventure, découverte…) que les inconvénients (accidents,  personnes mal intentionnées…) de la série. L’application se fait attendre au Japon comme en France, mais devrait arriver très prochainement, d’après les représentants de Niantic.

Nathalie Arnoux – Sources : Asahi Shimbun, Mainichi Shimbun, The Japan News

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