SAINT-SEBASTIEN (AFP) — Le festival de Saint-Sébastien (nord) s’est immergé mercredi dans une journée touchante d’une famille japonaise, dans « Still Walking » du Japonais Kore-Eda, et celle plus tumultueuse d’un taxi palestinien, dans « Laila’s birthday » de Rashid Masharawi.

Ces deux films durs et tendres, projetés en compétition officielle, ont ramené un peu de sérénité au festival, secoué la veille par la projection de « Tiro en la cabeza » de l’Espagnol Jaime Rosales, basé sur un double assassinat de l’ETA et qui a divisé le public basque, particulièrement sensible au sujet.

Ce film polémique et âpre, dénué de tout dialogue, s’est hissé parmi les favoris de la critique pour remporter le Coquillage d’or (« Concha de oro »), principale récompense du festival qui sera décernée samedi.

Avec « Still walking », projeté mercredi, Hirokazu Kore-Eda participait pour la troisième fois au festival de la grande station balnéaire basque.

Dans ce film très esthétique, qui rappelle les portraits de vie familiale du grand cinéaste japonais Yasujiro Ozu (1903-1963), Kore-Eda nous plonge dans 24 heures de la vie d’une famille japonaise, réunie dans la maison des grand-parents pour commémorer le décès du fils aîné, quinze ans auparavant dans un accident.

Des scènes souvent drôles se succèdent sur un rythme assez lent, apportant une grande douceur à ce film, qui se penche sur les problèmes de communication entre les différentes générations de ce clan.

« C’est un film très personnel », a expliqué en conférence de presse Kore-Eda, qui a confié s’être inspiré de sa mère, décédée il y a trois ans, pour le personnage de la grand-mère, drôle, sensible et cuisinière hors pair qui désespère de voir que sa fille préfère les plats préparés.

« Au Japon, les hommes vivent pour travailler et ne savent plus quoi faire une fois arrivés à la retraite, comme le grand-père, pour lequel je me suis inspiré de mon propre père », a-t-il ajouté.

« J’ai voulu refléter la vie de cette famille à travers des objets quotidiens, une brosse à dents, un pyjama, une pastèque », a souligné le cinéaste.

Le deuxième film projeté mercredi fait découvrir un tout autre univers, celui d’un ancien juge palestinien, recyclé en chauffeur de taxi parce que l’Autorité palestinienne n’a plus les moyens de le payer.

Dans « Laila’s birthday », le Palestinien Rashid Masharawi projette le spectateur dans le chaos de la vie quotidienne en Palestine à travers les contretemps rencontrés par ce chauffeur de taxi.

L’insécurité, la pénurie de vivres, et la violence, sont tour à tour abordés dans ce long-métrage où le chauffeur de taxi, Abu Laila, veut à tout prix terminer à temps sa journée de travail pour pouvoir célébrer l’anniversaire de sa fille, Laila.

« J’ai voulu décrire la confusion qui règne actuellement dans la vie des Palestiniens. Après plus d’un demi-siècle d’occupation israélienne, après avoir résisté pour la liberté, négocié pour la paix et attendu des progrès, nous n’avons fait que reculé », a expliqué le réalisateur, né en 1962 dans la bande de Gaza.

« Le résultat n’est que frustration, indifférence et incapacité à s’occuper des petits détails de nos magnifiques vies », a-t-il ajouté, dans un dossier remis à la presse.

Le jury de cette 56e édition, présidé par le réalisateur américain Jonathan Demme, doit encore voir quatre films dont « Dream », dernier opus attendu du très créatif coréen Kim Ki-duk.

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