Les visiteurs au Japon sont souvent surpris par l’attitude des employés dans les magasins, les restaurants ou les administrations. On entend souvent que ceux-ci sont « robotisés ». Au centre de ce comportement, se trouve une différence notable entre la France et le Japon.

Info-Japon-Yaku.No6En France, dans le travail comme dans la vie privée, les individus se définissent par leur identité (une représentation d’eux-mêmes qu’ils se forgent au cours de la vie) et acceptent assez mal d’avoir à jouer des rôles. Au Japon au contraire, les individus se définissent prioritairement par le rôle qu’ils endossent à un instant donné.

 

En ce qui qui concerne le comportement dans le travail et dans la vie personnelle, la différence entre le Japon et la France se perçoit particulièrement sur deux points.

D’abord, on peut dire qu’en France, c’est l’identité personnelle qui caractérise la personne. Celle-ci se définit à travers, entre autres, les diplômes et les qualifications, la profession, l’origine sociale, régionale, ethnique, ou encore le type d’intérêts ou de loisirs. Les Japonais voient plutôt les relations en termes de rôles sociaux : rôle d’employé, rôle de mari ou de femme, rôle de père ou de mère. Ils tendent à se conformer à des stéréotypes, et s’attendent à ce que les autres le fassent aussi. Par exemple, on s’attendra à ce que les hommes se comportent en hommes et les femmes en femmes, selon les critères stéréotypiques qui définissent les premiers et les secondes. Ainsi, la différence entre les sexes est très marquée, jusque dans le langage comme on le sait.

Des employés de bureau balayant des feuilles sur le trottoir de l'entreprise.
Des employés de bureau balayant des feuilles sur le trottoir de l’entreprise.

Ensuite, les employés japonais trouvent normal de travailler « selon le manuel », c’est à dire en apprenant par cœur des formules et des gestes. En France, en revanche, on n’aime guère travailler de façon stéréotypée. De plus, on a une très forte conscience de sa qualification personnelle et on accepte mal des emplois ou des tâches qui n’y correspondent pas (ce qu’on trouve par exemple dans le fameux « C’est pas mon boulot ! » que tout le monde a déjà entendu en France). Les employés japonais, eux, acceptent complètement le rôle professionnel et ses exigences. De plus, comme c’est le plus souvent l’entreprise qui se charge de la formation (et non le système éducatif), chacun occupe toutes sortes de postes et remplit toutes sortes de tâches, sans rechigner devant telle ou telle besogne jugée indigne ou trop contraignante.

Pour en savoir plus : Jean-Luc Azra (2011) «Les Japonais sont-ils différents?» (Éditions Connaissances et Savoirs)

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20 Commentaires

  1. Et si l’on réfléchissait autrement? Si le Japon n’avait simplement pas évolué? Si l’on comparait plutôt le Japon d’aujourd’hui avec la France du 19ème siècle?

    • (Suite)
      Ainsi pour sortir des stéréotypes il faudrait se souvenir que la France n’a pas toujours été ce pays ou l’on affiche son mécontentement et son je-m’en-foutisme comme une fierté nationale et que la France d’avant la seconde guerre mondiale avait un système de métiers et de formations proche de celui du Japon d’aujourd’hui. On peu se souvenir que les employés autrefois étaient fiers de l’entreprise dans laquelle ils travaillaient et même que le mot service-public désignait autre chose qu’un vaste gaspillage de temps, de talents et d’argent du contribuable.
      Peut être aussi qu’alors que la France préfère remplacer un système par un autre le Japon préfère lui additionner les systèmes. Par exemple il serait incongru en France de s’habiller avec un vêtement traditionnel n’ayant pas évolué depuis plus d’un siècle alors qu’au Japon il est normal de se vêtir d’un kimono pour aller faire des courses.
      Le mythe de la révolution régénératrice et l’endoctrinement par l’éducation nationale selon le modèle marxiste de la lutte des classes n’a jamais eu lieu au Japon alors qu’on en voit tous les jours en France les effets destructeurs et délétères sur la société.

      • deepslv, c’est vrai que notre société française avant – guerre , était encore très conservatrice . L ‘Eglise malgré la séparation des pouvoirs ne datant d’ailleurs que du début du siècle dernier, c’est fort récent , 100 ans, était très puissante sur les esprits et maintenait l ‘ordre social . et la conscience républicaine et nationale prit le relais de l ‘endoctrinement
        qui n ‘a rien de marxiste .
        Marx d’ailleurs était un grand bourgeois de son temps , parfaitement inséré dans une société bourgeoise et reconnaissant ses valeurs . Voir son opposition au mariage de sa fille pendant 10 ans avec un jeune poète sans situation . .
        Vous parlez de révolution catastrophique mais il n ‘y a peut – être eu qu ‘un seul révolutionnaire à ce jour , c’est le Christ mais il a été le seul chrétien aussi, selon certains . Je me méfie moi de tous les endoctrinements ;
        Le Christ , un révolutionnaire ? C ‘est évident et il a mal fini . Dieu , un chambouleur de 1ERE si on lui accorde ce fils . Le mythe de la révolution à repenser !

        Un autre article sur le Japon a été écrit récemment sur les rôles qu ‘endossent facilement les Japonais . Un monde à part le Japon, dit – on . A part , qui pose une question . Celle d’une liberté créatrice . ; Le Christ, seul Chrétien et Dieu maquisard, chef esseulé .

  2. « De plus, on a une très forte conscience de sa qualification personnelle et on accepte mal des emplois ou des tâches qui n’y correspondent pas (ce qu’on trouve par exemple dans le fameux « C’est pas mon boulot ! » que tout le monde a déjà entendu en France). »
    Si seulement cette phrase se limitait aux taches considérées en dehors de la qualification personnelle…

  3. Encore heureux que le peuple français ne soit pas esclave!

    L’on a tendance, sur ce forum, à critiquer le marxisme (en particulier sa concrétisation), à tort le plus souvent, et non l’ultralibéralisme qui sévit tout autant, si ce n’est plus.

  4. L ‘article évoque comment les Japonais entrent dans les rôles et s’y trouvent . On peut débattre bien – sûr sur les luttes sociales . Sans elles , nous ne serions pas entrés dans ce qui aujourd ‘ hui s’est imposé , le règne de l ‘ultra  » libéralisme  » . Si nous étions restés les pauvres , les miséreux ouvriers et paysans du 19 eme siècle et du suivant , quand le peuple vivait dans les caves des maisons des villes ,  » les bas – fonds  » et qu ‘un enfant sur deux , au 19 ème, dans nos villes , mourait avant d’atteindre l ‘âge d’ un an, il n ‘y aurait pas eu de société de consommation et le  » libéralisme  » aurait pris une autre forme , avec pour seul but  » faire de l ‘argent  » . Je ne crois pas que l ‘on puisse comparer comme quelqu ‘un l ‘avait fait et exprimé, un Japonais d’aujourd ‘ hui à un Français d’-+aujoudhui ou d’avant . Il y a peut être AUTRE CHOSE , une autre conscience et cela me parait intéressant de voir comment elle est et se manifeste : entrer dans les rôles, se galvaniser sur des dangers , le pervers sexuel ! Tout cela , je le découvre et c’est intéressant . Peut on appliquer les mêmes raisonnements ? Regarder avec les mêmes lunettes ?
    Confrontés à un monde différent , nous sommes amenés à nous poser d’autres questions ; Celle de l ‘identité en tout cas interroge .

    • Je suis désolé ancoliase, je ne comprends pas vraiment votre commentaire.
      Thomrogdev, il y a beaucoup de courants dans le libéralisme ( libéralisme classique, libertatrien, anarchocapitalisme, etc. ) mais ni le néolibéralisme ni l’ultraberalisme n’existent, ces deux adjectifs servent seulement d’épouvantails aux étatistes pour faire croire au peuple que l’Etat c’est le bien et que rien ne peut exister sans lui. Je rappèlerai aussi que le nazisme, le fascisme, l’impérialisme, le communisme sont toutes des dictatures de l’Etat car seul l’Etat par la loi peut contraindre par la force un peuple et restreindre sa liberté. Ce que vous appellez ultraliberalisme est presque toujours le capitalisme de connivence, c’est a dire le copinage entre des sociétés privées et l’Etat, sociétés dont l’Etat est souvent actionnaire en vu de créer des monopoles. Je rappellerai aussi qu’il n’existe de monopole durable que d’Etat ou accordé et protégé par l’Etat. Si vous voulez des exemples regardez en France ( ex. SNCF) et au Japon ( ex. TEPCO) pour voir le bien que cela procure.
      Les français ont tellement été biberonné au marxisme qu’ils ne peuvent voir le monde autrement que par cette vision réductrice des rapport sociaux. Heureusement le Japon y a échappé.
      Les français ne conçoivent l’économie que comme un gâteau à taille fixe qu’il faut partager avec un scénario gagnant/perdant alors que les japonais pensent qu’avec un scénario gagnant/gagnant on fait grossir le gâteau même si toutes les parts ne sont pas égales, tout le monde peut manger.
      C’est pourquoi une des composante de la structure de la société japonaise est le concept d’harmonie industrielle ou chacun doit trouver sa place et endosser le rôle qui lui est dévolue dans le respect de la propriété privée.
      Ce n’est ni du marxisme, ni du libéralisme mais un mélange des deux plus des ingrédients confucéens et d’autres typiquement japonais.

      • Non, ce que je nomme « ultralibéralisme » est ce qui aboutit à la « fin » de l’Etat, totale.

        Je sais qu’il existe différents courants de libéralisme, je sais qu’il en faut un peu, car trop reviendrait à instaurer la loi du plus fort, donc celle dite « de la jungle ».

        Or, vivant à plusieurs sur un même territoire, une entité qui nous est supérieure doit imposer un ordre et une justice que ni vous, ni moi ne pourrions mettre en place, ni garantir.

        • Thom, le libéralisme n’est en aucun cas la loi de la jungle. Renseignez-vous mieux et laissez tomber les stéréotypes.
          « Or, vivant à plusieurs sur un même territoire, une entité qui nous est supérieure doit imposer un ordre et une justice que ni vous, ni moi ne pourrions mettre en place, ni garantir. » C’est un appel à la dictature?

          • Le libéralisme, dans l’absolu de sa concrétisation actuelle, pourrait aboutir par une sorte de « loi de la jungle ».

            Non, (ha, ha, ha!), pas un appel à la dictature, puisque « La justice sans l’ordre est impuissante, l’ordre sans la justice est tyrannique ». Or, je précise bien l’importance des deux. Donc il ne peut y avoir de dictature.

            Avant d’aborder l’explication véritable de mon propos, juste un petit rappel historique: même sous l’Ancien régime, les reines et rois (en particulier Louis XIV) ont pallié les manques […] des seigneurs, dans l’instauration de l’ordre et de la justice.

            Explication de mon propos:
            Vous êtes d’accord que vous n’avez pas les moyens […] de faire respecter l’ordre et la justice (?). Vous êtes d’accord, aussi, j’imagine, que je suis dans la même situation (?).
            Aucune citoyenne, aucun citoyen, seul-e, ne peut faire respecter l’un et l’autre.
            D’où la nécessité d’une entité supérieure (l’Etat), ayant à sa disposition des forces de l’ordre et permettant l’instauration d’une justice impartiale (pour éviter tout type de vengeance purement animale (« L’instinct, c’est l’âme à quatre pattes; la pensée, c’est l’esprit debout » Victor HUGO)).

            J’espère t’/vous avoir [r]assuré, très cher deepslv! 🙂

  5. Donc l’Etat est au-dessus des hommes faillibles et imparfait pour les gouverner et leur imposer l’ordre et la justice mais qui est l’Etat à part d’autres hommes pas moins faillibles et pas moins imparfaits car si l’homme est la mesure de toute chose, qui mesure l’homme? ( Dieu se marre dans son coin).

    • J ‘ai du mal à suivre mais il se fait tard . Ca commence à chauffer on dirait . Qui de T… ou de D;; avait dit qu ‘il ne me comprenait pas ? Si le sexe fait causer comme je le faisais remarquer dans une note précédente, l ‘uniforme aussi et le rôle alors ? Tout y passe , le libéralisme outrancier qui n ‘existe pas selon … j ‘ai oublié qui , faudrait que je reprenne le fil des commentaires et voila Dieu qui revient et se marre dans un coin .  » L ‘homme la mesure de toute chose  » qui a dit cela ? et Dieu c’est pour les chiens ? De quoi on parlait déjà ?

    • L’État est effectivement constitué de femmes et d’hommes.

      Cet ensemble est supérieur à chaque femme et chaque homme le constituant.

      D’où une certaine justice sociale…

      • Exemple typique du système de pensée holiste où l’Etat est tout et où l’individu est sacrifiable pour la cause de l’ensemble. La route de la servitude et du totalitarisme est toute tracée avec la pensée holiste. C’est la même qui depuis 230 ans fournit du conscrit comme chair à canon.

        • Mais oui il s’agit de cela : l ‘Etat ! Il a pris le relais et donne l ‘illusion d’une  » liberté  » . Balayez tout cela ! Vous ne m ‘avez pas comprise , c’est bon signe pisque l ‘asservissement dure depuis des milliers d’années ! Je réponds en disant cela à deepslv qui disait ne pas bien me comprendre ; un homme se prétendant fils de Dieu ce qui n ‘est pas rien quand même a voulu nous faire croire à une autre alternative que celle du pouvoir et de l ‘asservissement qu ‘aujourd ‘ hui on qualifie de doctrinal , mais le Christ à ce jour est resté le seul chrétien . L ‘Etat n ‘est pas tout , l ‘Etat n ‘est rien ! Ai je éclairé ma pensée ? L ‘Etat est la nouvelle illusion qui a pris le relais de L ‘Eglise !

        • Allez-y mollo…

          Je suis holiste, sans être pour autant un adepte de la servitude généralisée et du totalitarisme [loin de là].

          Depuis 230 ans?
          Soit depuis la Révolution française de 1789, si je ne m’abuse?

          Ne croyez-vous pas que, sous l’Ancien régime, les hommes envoyés sur les différents champs de bataille[s] n’étaient autre[s] que de la chair à canon?

          • Thom vous n’êtes pas meilleur en histoire qu’en économie. La conscription date de la révolution française, sous la monarchie les armées étaient professionnelles – comme au Japon d’ailleurs – les hommes du peuple n’étaient engagés au combat que comme volontaires.
            Le fameux contrat social – que personne n’a jamais signé – fait de vous par l’acquisition de la nationalité à la naissance un membre dont l’Etat peut disposer en temps de guerre. Refuser de combattre vous envoie soit en prison, soit au peloton d’exécution. Avec le contrat social l’Etat a fait de vous un débiteur à vie.

  6. Voilà du neul , je suis prévenue maintenant depis ce soir des nouveaux commentaires sur japon infos . Je pensais deepsl ne jamais vous retrouver vous qui me déclariez  » n ‘importe quoi  » ou quelque chose comme ça , je ne suis pas retournée lire votre attêt me concernant mais si je sis prévenue , je lis et réponds surtout si ce que vous dites est une inepsie . on ne se bat plus sur les champs de bataille de France , c’est fini , la guerre se fait ailleurs et l ‘armée est redevenue en France de METIER . pensez vous être  » engagé  » et pour quelles compétences dans une guerre ? Elles se font sans nous loin de nous et os enfants ne sont plus appelés sous les drapeaux depuis quelques années !

  7. Ah!, ce cher deepslv, ça faisait longtemps…

    Je n’ai jamais écrit que la conscription date de l’Ancien régime, d’une part.

    D’autre part, les « hommes du peuple », seulement des volontaires, sous la monarchie?
    Non, je ne pense pas, non…

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