Moscou sème l’émoi dans le Pacifique
Deux jours après les traditionnelles manifestations pour exiger le retour dans le giron nippon de l’archipel des Kouriles, annexé de force par Moscou au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un vol de bombardiers russes sème l’émoi au Japon.
En effet, le gouvernement japonais accuse Moscou d’avoir violé son espace aérien, samedi dernier, un groupe de quatre bombardiers stratégiques Tupolev Tu-95 Bear ayant survolé l’archipel d’Izu, à environ 650 kilomètres au sud de Tokyo.
Une vingtaine d’intercepteurs japonais F-15, appuyés d’avions radar AWAC, ont d’ailleurs été dépêchés en toute hâte pour interdire le passage aux appareils russes et les raccompagner, au terme d’une incursion de trois minutes, au-dessus des eaux internationales.
Tokyo a officiellement protesté, quelques heures après l’incident, auprès de l’ambassade de Russie au Japon, mais la diplomatie russe s’est empressée de nier toute violation de la souveraineté japonaise par ses avions.
Ce même vol a aussi pris par surprise un groupe aéronaval américain qui croisait dans les parages. Il semblerait, en effet, qu’au moins un des bombardiers russes ait survolé à une altitude relativement basse le porte-avions Nimitz avant que des chasseurs-bombardiers américains n’interceptent la formation russe et la forcent à s’éloigner.
La défense russe a expliqué que la mission du 9 février dernier s’inscrivait dans la récente reprise des patrouilles de longue distance de l’avion stratégique russe au-dessus du Pacifique, de l’Atlantique, de l’Arctique et de la mer Noire. Ces vols seraient destinés à montrer au monde entier la capacité qu’a Moscou de mener des frappes stratégiques à longues portées.
La semaine dernière, quelques jours seulement avant l’incident, le premier ministre japonais Yasuo Fukuda laissait entendre qu’il comptait se rendre en Russie d’ici peu pour discuter avec le président Vladimir Poutine du litige frontalier autour des Kouriles.
Source : Radio-Canada.ca avec Agence France Presse, Associated Press, Le Monde, Reuters et Kommersant