Un garde-côte japonais a reconnu mercredi avoir diffusé sur le site internet YouTube une vidéo volée montrant la collision entre un chalutier chinois et des garde-côtes nippons, au coeur d’une crise diplomatique entre le Japon et la Chine.

« J’ai reçu un rapport m’informant qu’un membre d’équipage d’un patrouilleur rattaché au port de Kobe avait avoué à ses supérieurs qu’il était responsable de la fuite de la vidéo », a déclaré le commandant des garde-côtes, Hisayasu Suzuki, devant des parlementaires réunis en commission.
Les autorités japonaises avaient refusé de divulguer les images filmées par les garde-côtes lors de l’incident survenu le 7 septembre autour d’îles contestées de la mer de Chine orientale, afin de ne pas irriter Pékin.

Mais une vidéo de 44 minutes, apparemment piratée à partir des enregistrements des garde-côtes, a été mise le 5 novembre sur YouTube. Elle montre la responsabilité du chalutier chinois dans la collision, contrairement à ce qu’avait jusqu’ici affirmé la partie chinoise.
Le commandant Suzuki a précisé que le suspect s’était confié à ses supérieurs « vers 09H00 ce matin » (00H00 GMT) et qu’il était « actuellement en cours d’interrogatoire ».

Selon la télévision publique NHK, l’auteur de la fuite se trouve à bord d’un patrouilleur qui est attendu mercredi soir dans le port de Kobe (centre-ouest du Japon).

La justice japonaise avait saisi mardi au siège de Google à Tokyo les données concernant la mise sur YouTube des six fichiers vidéo, afin de tenter de remonter jusqu’à l’ordinateur à partir duquel ils ont été postés.
Selon les médias, les enquêteurs pensent que le ou les coupables ont utilisé un café internet de Kobe afin de brouiller les pistes.

Le 5e district des garde-côtes, auquel appartient le suspect, n’a en effet pas été impliqué dans l’incident survenu au sud-ouest de l’archipel, ce qui laisse supposer qu’il a bénéficié de complicités pour avoir accès aux enregistrements conservés à Okinawa (sud-ouest).

Le capitaine du chalutier chinois avait été arrêté le 8 septembre, le lendemain de la collision, ce qui avait déclenché les foudres de Pékin. Devant le déferlement de protestations, de menaces et de représailles de la Chine, les autorités japonaises l’avaient finalement relâché le 25 septembre.

Toutefois, la tension entre les deux géants asiatiques, la plus grave de ces dernières années, n’est toujours pas retombée et les tentatives pour organiser un sommet entre leurs dirigeants sont restées jusqu’ici infructueuses.

L’incident est survenu dans les parages d’un groupe d’îles inhabitées, administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine et Taïwan.
Appelés Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, ces îlots sont entourés d’eaux très poissonneuses et leurs fonds marins pourraient renfermer des hydrocarbures.

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