Illustrateur jeunesse tokyoïte, Nobumi est comme beaucoup de ses concitoyens bouleversé par les catastrophes naturelle et nucléaire de mars 2011. Ne pouvant tolérer sa propre impuissance, il décide de tout faire pour apporter un peu de joie aux enfants de la zone sinistrée. Après une mission de volontariat, il publie Marchons la tête haute. George Morikawa, l’auteur d’Hajime no ippo, qui cherche lui aussi à manifester son soutien, décide alors d’adapter l’œuvre en manga. Ce dernier est aujourd’hui publié en France chez Akata.

(© George Morikawa - Akata)
(© George Morikawa – Akata)

Que faire face à une catastrophe pour aller au-delà du premier élan de compassion ? À cette question, Nobumi répond d’abord en envoyant dans la zone sinistrée ce qu’il sait faire, des albums jeunesse. Devant les violentes critiques qu’engendre son initiative, il décide d’aller voir sur place la situation des victimes du tsunami. La double page qui le confronte pour la première fois à la réalité est saisissante : l’enchevêtrement informe de maisons éventrées, de bateaux, de voitures, de poteaux et de centaines de milliers d’objets se passe de commentaire. Balayé par les flots, ce qui constituait la vie quotidienne des habitants s’est transformé en amas de déchets. Comment rendre à la ville un aspect normal, comment rendre aux gens quelques parcelles de leurs souvenirs, de leur passé ? Perdu avec sa pelle au milieu des décombres, le Nobumi dessiné par Morikawa traduit bien le sentiment d’impuissance qui surgit devant l’énormité de la tâche. Pourtant le petit groupe de volontaires, durant quelques jours, va faire de son mieux pou répondre aux besoins de sinistrés et leur apporter un peu de réconfort, en attendant que d’autres viennent prendre le relais. Un travail de fourmi, avec ses limites, certes, mais aussi une incontestable utilité.

Le projet de Nobumi et Morikawa a été soutenu par d’autres mangaka (entre autres les auteurs de Fairy Tail, Animal Kingdom) qui ont réalisé quelques planches. Comme Santetsu, Je reviendrai vous voir constitue un intéressant témoignage sur l’après-catastrophe, les efforts de reconstruction, et la dignité des habitants de la zone sinistrée. Espérons que le Népal bénéficiera pour sa reconstruction d’un même élan de solidarité.

Écrit par Élisabeth de Sukinanihongo

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