Bouilloire en fonte de fer du 18e, kimono de travail du 19e ou plat du 20e: ériger l’artisanat populaire anonyme en philosophie du beau, c’est « l’esprit Mingei » développé par le penseur japonais Soetsu Yanagi (1889-1961) que le musée du quai Branly invite à découvrir jusqu’au 11 janvier.

Ce mouvement, qui s’oppose à l’artisanat aristocratique, s’est efforcé dès les années 20 de défendre la beauté de certains objets quotidiens particulièrement inventifs et esthétiques alors que dans le même temps émergeait le design, avec sa dimension industrielle et commerciale.

Les quelque 150 objets réunis au musée du quai Branly montrent la vision d’un homme, Soetsu Yanagi, « incarnation de l’intellectuel japonais qui s’intéresse autant l’Occident (Van Gogh, Rodin) qu’à sa propre culture », souligne Germain Viatte, commissaire de l’exposition.

Il défend l’originalité culturelle des peuples à la périphérie de l’Archipel et notamment ceux de Corée, colonisé par le Japon de 1910 à 1945, de Taiwan (à l’époque sous domination japonaise) ou des îles d’Okinawa (extrême-sud du Japon). Il entreprendra de créer un musée d’art populaire coréen qui ouvrira ses portes à Séoul en 1924.

L’exposition parisienne montre ainsi la simplicité d’une jarre ou d’un pot à décoction. Une autre partie s’attache à montrer les oeuvres d’artisans, artistes et intellectuels qui suivront Yanagi.

A travers l’activité de Soetsu Yanagi, « grand défenseur de l’artisanat d’Extrême-Orient et de son fils Sori Yanagi, pionnier du design d’après-guerre au Japon », dit encore M. Viatte, l’exposition tisse un lien entre les deux phénomènes, le mouvement de Yanagi s’étant préoccupé aussi des conditions du développement futur de l’artisanat.

« L’esprit Mingei au Japon » établit enfin un double lien avec le design par l’exposition d’oeuvres de trois créateurs internationaux venus travailler au Japon: l’Allemand Bruno Taut dans les années 30, la Française Charlotte Perriand (années 40) et l’Américain Isamu Noguchi (années 50).

Mais aussi avec des oeuvres de Sori Yanagi, qui réalisera à partir de 1948 des objets de grande diffusion en privilégiant la qualité du matériau et ses techniques de production et d’assemblage.

Son tabouret « Butterfly », conçu en 1953 en contreplaqué formé, deviendra une pièce emblématique du design.

(Les mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h00, les jeudi, vendredi et samedi de 11h00 à 21h00, tarif: 7 euros, TR, 5 euros. Catalogue: « L’esprit Mingei au Japon », ed. musée du quai Branly/Actes sud, 144 pages, 25 euros).

[AFP->http://afp.google.com]

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