Le long-métrage japonais « Departures », récompensé dimanche par l’Oscar du meilleur film étranger, entraîne le spectateur dans le monde peu connu des rites funéraires à travers l’itinéraire de Daigo, un ex-violoncelliste devenu croque-mort malgré lui.

« Departures », ou « Okuribito » en japonais, l’a emporté aux dépens de « Entre les murs » (France), palme d’or à Cannes en mai dernier, « La bande à Baader » (Allemagne), « Revanche » (Autriche ») et « Valse avec Bachir » (Israël).

« C’est comme si les dieux du cinéma s’étaient arrêtés au-dessus de nous et nous avaient lâché l’Oscar dans les mains », a déclaré, radieux, le réalisateur Yojiro Takita, 53 ans, en recevant sa statuette devant le parterre de stars et invités de la 81e cérémonie des récompenses du cinéma américain.

« Je suis tout simplement sans voix. Tous nos efforts sont récompensés », a confié l’acteur Masahiro Motoki, interprète principal du film, lors d’une conférence de presse qui a suivi la cérémonie.

Agé de 43 ans, il s’est particulièrement investi dans le projet du film, lancé il y a 15 ans à partir du récit « Nokanfu Nikki » (« Journal d’un croque-mort »), écrit par un ancien entrepreneur de pompes funèbres, Shinmon Aoki.

« Cela n’a pas été toujours facile pour M. Motoki, il a eu du mal à convaincre les uns et les autres de l’intérêt que pouvait représenter ce film », a souligné M. Aoki dans une interview donnée lundi au Japon à la chaîne Nippon Television.

« De nombreuses personnes rechignaient à cause des images glauques » de cadavres embaumés, a-t-il ajouté.

L’action se déroule dans une province rurale du nord du Japon, Yamagata, où Daigo Kobayashi retourne avec son épouse, après l’éclatement de l’orchestre dans lequel il jouait depuis des années à Tokyo.

Daigo répond à une annonce pour un emploi « d’aide aux départs », imaginant avoir affaire à une agence de voyages. L’ancien violoncelliste s’aperçoit qu’il s’agit en réalité d’une entreprise de pompes funèbres, mais accepte l’emploi par nécessité financière.

Plongé dans ce monde peu connu, il va découvrir les rites funéraires, tout en cachant à sa femme sa nouvelle activité, en grande partie taboue au Japon.

Masahiro Motoki s’est préparé à son rôle en se mettant quelque temps au service d’un véritable croque-mort, auprès duquel il a appris les techniques et cérémonies funéraires.

« Vous ne pouvez pas être crédible si vous n’avez pas vous-même fait face à un mort dans la réalité », a expliqué l’auteur du journal.

Grand succès au Japon avec 2,7 millions d’entrées et honoré des plus prestigieuses récompenses du cinéma nippon, « Departures » a aussi reçu le grand prix des Amériques au festival des films du monde de Montréal et le prix du public au festival du film de Hawaii. Il a en outre recueilli trois récompenses lors de la cérémonie chinoise correspondant aux Oscars.

Le réalisateur Yojiro Takita estime qu’il s’agit d' »une histoire très japonaise », montrant avec minutie les rites funéraires propres à sa culture, sur fond de déclin d’une communauté rurale.

Mais, a-t-il dit avant son départ pour Los Angeles, « le thème de la mort est universel et peut être compris par des gens partout dans le monde, au-delà des frontières et des langues, j’en suis heureux ».

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