Le gouvernement est prêt à injecter jusqu’à 110 milliards de dollars dans le capital des banques.

Tokyo

Le Japon décrète la mobilisation générale en faveur de son secteur bancaire, fragilisé par la crise mondiale. Le gouvernement présentera, demain, devant la Diète un projet de loi visant à provisionner jusqu’à 10 000 milliards de yens (110 milliards de dollars) un fonds destiné à recapitaliser les banques en difficulté.

De son côté, la banque du Japon, associée à une entité publique spécialisée dans ce type d’opérations, rachètera une partie des titres détenus par les banques afin d’enrayer la dégradation rapide de leurs bilans. Une manière de soutenir une Bourse en chute libre : l’indice Nikkei a perdu la moitié de sa valeur depuis le début de l’année. Très fortement corrélé aux performances de l’économie américaine et aux variations du yen, le Nikkei a dévissé de 10 % vendredi, touchant son plus bas niveau depuis cinq ans et demi. Selon Fitch, les moins-values latentes des portefeuilles boursiers des six plus grosses banques japonaises s’élèvent à 1 200 milliards de yens.

Produits toxiques

Jusqu’ici, les grands noms de la finance japonaise ont été relativement épargnés par la crise. Mais ils en subissent indirectement les effets par les baisses de commandes de leurs premières clientes : les entreprises japonaises, fortement dépendantes de la croissance américaine. Les institutions financières les plus touchées sont les nombreuses banques régionales. « Le fonds de 10 000 milliards est surtout destiné à venir en aide aux banques de second rang et en particulier à N orinchukin, la banque des coopératives agricoles japonaises, qui avait acheté beaucoup de produits toxiques américains, explique Stephen Church, l’économiste de Japaninvest. Ces banques ont des bilans très faibles depuis longtemps. La crise américaine est leur coup de grâce. »

Rendues généreuses, grâce une politique monétaire laxiste, à taux quasi nuls, suivie dix ans par la banque centrale, ces banques ne peuvent plus accorder les mêmes facilités de crédit à leurs clientes. Autre particularité nippone, qui ajoute aux difficultés des entreprises : le pays a déjà mis en place, avant tout le monde, les règles prudentielles de Bâle II, très strictes, qui obligent les banques à restreindre rapidement leurs crédits en cas de dégradation de la conjoncture. Une vertu que les entreprises japonaises paient cher.

Régis Arnaud

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