Dans un pays où la « manie des trains » (denshamania) se transmet de père en fils depuis la fin du XIXe siècle, les Japonais sont nombreux à célébrer le cinquantième anniversaire des shinkansen. Les TGV nippons sont entrés en service le 1er octobre 1964, année des Jeux olympiques d’été au Japon, sur la ligne Tôkaidô entre Tôkyô et Ôsaka.

"Merci !" Série limitée de la célèbre boîte de bonbons Sakuma. © Jean-François Heimburger
« Merci ! » Série limitée de la célèbre boîte de bonbons Sakuma.
© Jean-François Heimburger

Les deux nez des TGV de dernière génération (la Série 700) ne passent pas inaperçus. Ils sont larges et allongés tel un bec de canard, pour améliorer la pénétration dans l’air. Le Nozomi relie ainsi directement Tôkyô à Ôsaka, distantes de 500 km, en 2 h 25. Près de 300 trains quittent quotidiennement la capitale pour arriver à Ôsaka ou Kyôto, soit une arrivée en gare toutes les cinq minutes en moyenne.

S’agissant du confort, amélioré avec les nouvelles suspensions pneumatiques, les passagers disposent d’un large espace, en première classe (Green class) comme en seconde. La propreté est toujours au rendez-vous, à son siège comme dans les toilettes (où il ne manque jamais rien !) et les espaces sont très bien insonorisés. Quant aux tarifs, ils ne varient jamais, que l’on prenne son billet très en avance ou quelques minutes avant le départ. En sachant que les retards cumulés de tous les TGV japonais se comptent en minutes, contre plusieurs centaines de jours en France, tout est fait pour satisfaire les clients.

Les trains à grande vitesse japonais jouissent en outre d’un système de détection et de freinage d’urgence. Il a notamment permis aux 27 shinkansen en circulation sur la ligne Tôhoku lors du séisme du 11 mars 2011 de s’arrêter sans dérailler. Grâce à un des sismographes installés sur la côte Pacifique, le dispositif est entré en action 70 secondes avant la plus forte secousse en coupant l’alimentation des TGV.

Le réseau shinkansen se développe encore aujourd’hui dans de nombreuses régions. L’inauguration de la LGV dans l’île de Kyûshû en mars 2011 prend une place centrale dans le célèbre film I Wish, réalisé par Hirokazu Kore-eda. Bientôt, en mars 2015, la ligne Hokuriku s’étendra de 230 kilomètres et assurera un service entre Tôkyô et Kanazawa, sur la côté ouest. D’autres pays sont d’ailleurs intéressés par la technologie nippone, comme l’Inde qui souhaite assurer une liaison rapide et efficace entre Bombay à Ahmedabad.

Jean-François Heimburger

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19 Commentaires

  1. La technologie du Shinkansen diffère de celle du TGV français, en général chaque voiture ( par paire sur la série 500) du Shinkansen est motrice, il n’y a pas de locomotive à l’avant et à l’arrière comme pour le TGV français, ainsi le convoi du Shinkansen peut comporter 16 voitures toutes passagères ( 400 mètres de long!! ), contre 10 voitures maximum pour le TGV.

    Mais la grande différence entre le Shinkansen et le TGV est le respect du client, la SNCF a du mal à utiliser ce mot et préfère encore dire usager, mais c’est normal pour un bastion cryptocommuniste, et voila pourquoi au Japon le client n’est jamais pris en otage, IL N’Y A JAMAIS DE GREVE!!!!

        • c’est tout à fait ça, ce ne sont pas des patrons, des créateurs, mais des rombières et des notables, coincés dans des schémas et des attitudes tout aussi obsolètes que les syndicats qu’ils affrontent…

    • entièrement d’accord… et au delà du problème récurrent des grèves, il y a tout simplement l’incroyable qualité du service

      • Oui, au japon il y a un incroyable qualité de service. La dernière fois que j’ai pris le TGV en France, les cabines de premières n’avaient pas été nettoyé depuis plusieurs jours, il restait des journaux de l’avant veille, les poubelles étaient complètes, les vitres étaient taguées, rayées et sales et le train avait une heure de retard.

  2. Quand j’étais petit (j’avais 6 ans), mon grand-père japonais m’emmenait le long des berges du fleuve Tamagawa voir le shinkansen traverser le pont près du quartier où il habitait.
    Nostalgie… :'( 🙂

  3. Allez hop! un p’tit hors sujet.
    J’adore ce cinéaste Kore-Eda. Surement un des meilleurs réalisateurs nippons actuels. Encore que « I wish » ne soit pas son meilleur film…

    • oui, mais j’aime bien aussi, la scène où les mouflets balancent tous leurs voeux au passage du train est assez touchante…

  4. Kore-Eda est sans conteste un excellent réalisateur japonais (le meilleur actuellement selon moi, mais évidemment tout est affaire de goût).
    C’est le digne successeur d’un Yasujirō Ozu, dans le sens où son cinéma, parfois contemplatif, raconte des histoires simples.
    « I wish » n’est certes pas son meilleur film, néanmoins il est très plaisant.
    J’imagine qu’on l’apprécie davantage quand on a su garder une petite part de son âme d’enfant.
    Kore-eda sait d’ailleurs très bien mettre en scène les enfants et l’enfance, ses films ont en cela quelque chose de frais, de pur et d’un peu onirique.
    Pour les éventuels amateurs de cinéma japonais certains méritent vraiment de s’y attarder : « Nobody knows » (« Dare mo shiranai »), « Still walking » (« Aruitemo aruitemo ») et le dernier en date « Tel père, tel fils » (« Soshite chichi ni naru »).
    « Maborosi » (« Maboroshi no hikari ») est très sympa également, son premier film dégage une atmosphère très particulière, intimiste, mélancolique du genre de celle de « Love letter » de Shunji Iwai pour ceux qui connaissent.
    Dernièrement dans le cinéma japonais à tendance contemplative, j’ai eu l’occasion de voir « Une lettre de la montagne » (« Amida-do dayori ») de Takashi koizumi.
    Touchant, très beau, de superbes acteurs, un autre film qui mérite sans conteste le détour.
    Le cinéma japonais (le vrai évidemment, je ne parle pas des merdes pour décérébrés qu’ils sont également capables de produire) regorge de perles pour cinéphiles.
    Sinon, toujours du côté de l’Asie, la Corée du Sud est à l’origine de ce que j’ai trouvé de mieux en matière de cinéma ces dernières années.
    Hollywood peut aller se réinventer.

    • D’accord également pour Shinji Iwai qui est un autre de mes coups de cœurs.
      De Kore-Eda on peut citer également « After life » et « Distance ».

  5. Perso, je n’ai jamais eu à me plaindre de la SNCF, bien au contraire. 😀

    Si, à l’avenir, je deviens usager du Shinkansen, je pourrai comparer.

    Néanmoins, que les employé-e-s fassent grève ou non ne m’importe pas.

  6. Le shinkansen est emblématique de la modernité des années 60-70 au Japon, en reliant les deux principaux centres urbains (Tôkyô-Kyôto). Ils peuvent en être fiers !!

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