La récession fait fleurir les magasins discount au Japon, les clients étant prêts à tout pour économiser quelques yens, y compris acheter des conserves alimentaires traînant depuis deux ans sur les étals.

Les Japonais sont souvent connus pour payer des produits et des vins fins à prix d’or, mais un nombre croissant d’entre eux devient moins regardant sur la qualité de la nourriture à mesure que le pays s’enfonce dans la crise économique.

Boîtes de conserve poussiéreuses et bouteilles de sodas avec un dépôt visible se vendent comme des petits pains au Sankei Super, un magasin qui propose pour quelque 60 yens (50 centimes d’euros) des produits baptisés « mottainai » (c’est du gaspillage).

« De nombreux clients, jeunes et vieux, viennent chez nous car nos produits sont vraiment bon marché et encore comestibles », explique Tatsuhiro Mizuno, le gérant de ce magasin situé dans un quartier populaire de Tokyo.

Les aliments vendus ont dépassé la date conseillée de consommation mais pas la date de péremption.

« Bien que nous vendions déjà des produits discount, les clients cherchaient quelque chose d’encore moins cher. Ils viennent pour le prix, pas pour le goût », souligne le commerçant.

L’idée de vendre de vieux produits est venue du père de M. Mizuno, un homme qui a connu la guerre et les privations.

« Enfant, mon père devait fouiller les poubelles pour manger, et il trouvait horrible de voir le Japon d’aujourd’hui gaspiller des millions de tonnes de nourriture, alors que la famine ravage encore de nombreux pays », raconte le gérant.

Quelque 22 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année dans l’archipel.

Le concept du magasin connaît un vif succès depuis ces derniers mois, avec l’arrivée de la récession qui a déjà mis au chômage des dizaines de milliers d’employés.

Une cliente, Kuniko Nagatsuka, 45 ans, confie qu’elle sort de chez elle par grand froid pour économiser sur le chauffage.

« Je me promène ou vais au café, car si je reste chez moi je devrais chauffer pendant cinq heures. Plus je reste dehors, plus j’économise. Et je pense que l’année à venir sera encore pire », estime cette femme au foyer.

De nombreux magasins tentent de s’adapter à ce souci d’économie.

La société Itochu, propriétaire de la chaîne de magasins de proximité FamilyMart, vend depuis peu sur internet des aliments ayant quasiment atteint la date de péremption, hors saison ou dont l’emballage est abîmé.

Itochu espère générer 10 milliards de yens (83 millions d’euros) de chiffre d’affaires sur trois ans avec ce site.

Les chaînes de magasins de proximité Lawson et Seven-Eleven ont par ailleurs chacune lancé leurs boutiques « tout à 100 yens » (83 centimes d’euros).

« Les clients font très attention à leur porte-monnaie depuis l’année dernière, d’abord à cause de l’augmentation du prix de l’essence et plus récemment avec la récession qui change les habitudes de consommation », explique Minoru Matsumoto, un porte-parole de Seven&I, maison mère de Seven-Eleven.

Le magasin discount « a reçu un accueil très positif, la demande pour ce genre de boutiques pourrait dépasser nos attentes », prévoit-il.

[AFP->

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