Durant les trois premiers jours de l’année, les Japonais ont coutume de prendre un congé quasi total. Plus par tradition que pour des raisons religieuses, ils visitent en masse les sanctuaires shintoïstes, surtout, mais aussi les temples bouddhistes – voire les deux – pour y prier.

Visiteuse accrochant son oracle sur un "arbre" des prédictions dans un sanctuaire. © Jean-François Heimburger
Visiteuse accrochant son oracle sur un « arbre » des prédictions dans un sanctuaire.
© Jean-François Heimburger

Les sentiers qui mènent aux édifices religieux sont bordés d’échoppes qui ven­dent des plats typiques et de stands qui proposent des jeux aux enfants. Disciplinés suivant leur habitude, les visi­teurs suivent calmement le mouvement en se gardant bien de jouer des coudes. Les visiteurs passent entre les deux chiens de pierre, gardiens du sanctuaire, qui se font face puis pénètrent dans le monde divin en franchissant une porte orne­mentale (torii). Ils se dirigent ensuite vers le sanctuaire principal. Sur le chemin, quelques fidèles joignent les mains puis s’inclinent face aux pavillons annexes.

Quelques minutes plus tard, devant de longs coffres de bois, il est d’usage d’y lancer de l’argent (pièce ou billet) et de se recueillir pour remercier les dieux ou leur demander une faveur. L’étape suivante consiste à secouer une boîte et en tirer une baguette, à échan­ger ensuite contre un morceau de papier sur lequel est inscrite une prédiction. Celle-ci sera alors attachée à une branche ou sur un dispositif prévu à cet effet. Cette pratique est très courante durant les premiers jours de janvier. Nombre de jeunes préparant des concours viennent aux sanctuaires pour y prier, tirer ces petits bâtons divinatoires et inscrire leurs vœux sur des tablettes de bois. Certaines sont marquées de l’animal de l’année : en 2015, il s’agit du mouton. Avant de partir, les Japonais rendent leur ancienne flèche d’exorcisation des mauvais esprits (hamaya) et en achètent une nouvelle dans l’espoir de passer une heureuse année.

Les grands sanctuaires organisent diverses manifestations annexes. Celui de Kitano tenmangû (Kyôto) pro­pose des représentations de kyôgen, théâtre comique traditionnel japonais. Les visiteurs peuvent égale­ment s’exercer à la calligraphie dans un vaste atelier. À Kasuga taisha (Nara), les miko, jeunes filles dont la fonction consiste à aider le prêtre shintoïste, servent le saké des dieux, boisson alcoolisée obtenue par fer­mentation du riz et non filtrée. Les conducteurs sont invités à passer leur chemin : l’alcoolémie maximale autorisée est de 0 g/l de sang dans l’Archipel.

De retour à la maison, les membres de la famille se réunissent autour d’un plat spécial, préparé dans une boîte de bois laqué à plusieurs étages (trois ou quatre, en général). Servi deux ou trois jours de suite, il per­met traditionnellement aux ménagères de ne point avoir à cuisiner durant cette courte période. Mais ces tâches domestiques ne sont que reportées et l’activité économique générale ne tarde pas à reprendre.

Jean-François Heimburger, journaliste

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