TOKYOk (Reuters) – Shinzo Abe a présenté dimanche ses excuses aux rescapés des bombardements atomiques américains de 1945 à la suite de propos controversés tenus par son ministre de la Défense, qui a démissionné depuis, selon lequel ces attaques étaient « inévitables ».
« Je fais mes excuses à propos des propos de Fumio Kyuma, qui ont beaucoup choqué les victimes des bombardements nucléaires », a déclaré le Premier ministre japonais devant une délégation de survivants du bombardement d’Hiroshima.
Le chef du gouvernement, dont la cote de popularité est en chute libre en raison d’une série de scandales et de gaffes qui se sont traduites par un échec cuisant aux récentes élections sénatoriales, doit assister (demain) lundi à une cérémonie commémorative du bombardement d’Hiroshima.
Kyuma a dû quitter ses fonctions après avoir déclaré publiquement que les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, qui firent au total plus de 360.000 morts, « ne pouvaient pas être évités » étant donné qu’ils mirent fin à la Seconde Guerre mondiale.
Le chef du gouvernement a également promis dimanche de réviser les critères fixés par les autorités pour répertorier les victimes des radiations atomiques provoquées par les bombardements américains, un sujet très sensible pour les victimes qui ont intenté de nombreux procès à l’Etat.
« Soixante-deux ans se sont écoulés depuis les bombardements atomiques américains et nous devons affiner une politique convenable pour assurer le bien-être et les soins médicaux » des victimes, a expliqué Shinzo Abe, premier chef de gouvernement du Japon né après la défaite de l’armée impériale.
Les bombardements américains d’Hiroshima et de Nagasaki continuent de jouer un rôle central dans la mémoire collective des Japonais dont le pays est souvent accusé d’insister sur son statut de victime pendant le conflit mondial tout en minimisant les atrocités commises en son nom pendant cette période, notamment dans les pays asiatiques.
Source : LeMonde