Le sumo, sport vieux de 2000 ans, se trouve à la croisée des chemins, des voix s’élevant pour réclamer des réformes radicales après les nombreux scandales, allant de l’usage de drogue à la violence en passant par le trucage de matches, qui ont éclaté récemment.

Un combattant de légende devenu président de l’association nationale du sumo japonais, Kitanoumi, a été contraint à la démission lundi après que trois sumotoris russes, dont un de sa propre écurie, Hakuzoran, ont été contrôlés positifs au cannabis.

Les puristes japonais éprouvent également du dégoût pour le meilleur sumo actuel, le Mongol Asashoryu, décrit comme trop exubérant dans un sport où l’ascétisme fait loi. Celui-ci devrait d’ailleurs témoigner le mois prochain au tribunal lors d’un procès en diffamation contre un magazine qui l’accuse d’avoir arrangé des matches.

Un législateur du parti au pouvoir a même été jusqu’à proposer l’interdiction complète des étrangers au sein de la discipline, considérée par la plupart des Japonais comme un rituel spirituel plus qu’une compétition.

«Le dernier incident nous a encore rappelé qu’il est difficile pour ceux qui ne possède pas l’esprit des Japonais d’être les porteurs de la culture japonaise», a déclaré Kenshiro Matsunami, ex-lutteur et ancien vice-ministre de l’éducation et de sports.

Cependant, l’institution du sumo se trouve dans une situation nouvelle et inquiétante: les étrangers ont de plus en plus de succès – les deux derniers grands champions sont mongols – tandis que le sport perd de sa popularité auprès des enfants japonais.

Dans ce contexte, il y a de plus en plus de sièges vides dans les salles de sumo et les écuries ont du mal à recruter des jeunes pour suivre l’intense entraînement.

Combattre les maux du sumo

L’image du sumo a énormément souffert l’an dernier lorsqu’un responsable d’écurie a été arrêté après la mort d’un de ses disciples frappé avec une bouteille de bière et une batte de base-ball dans le cadre d’un entraînement.

Le nouveau chef de l’association du sumo japonais, Musashigawa, a déclaré qu’il allait adopter une approche pratique pour la discipline et a proposé que les lutteurs étrangers suivent un programme d’éducation d’un an.

«Nous devons combattre tous les maux du sumo. Je serai très strict à ce sujet», a indiqué Musashigawa.

Le porte-parole du gouvernement japonais, Nobutaka Machimura, est intervenu dans le débat à titre personnel, soulignant que les sumos «devaient se comporter comme il faut et se rendre compte qu’ils sont des héros appelés à être admirés».

Il a appelé l’association du sumo à se remettre en cause.

«Des entreprises privées font parfois appel à des personnalités extérieures pour les refonder, comme Carlos Ghosn (un dirigeant du constructeur automobile Renault venu restructurer le Japonais Nissan au début des années 2000, ndlr). Et il faudrait être un ancien sumotori pour devenir responsable de l’association ? Cela doit évoluer», a-t-il martelé.

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