TOKYO (AFP) — L’éventuelle candidature de la parlementaire Yuriko Koike au poste de Premier ministre du Japon, évoquée dans la presse depuis la démission de Yasuo Fukuda, pourrait permettre à une femme d’accéder pour la première fois au faîte du pouvoir.

La compétition est ouverte depuis lundi soir au sein du Parti libéral démocrate (PLD, droite, au pouvoir) pour succéder au chef du gouvernement démissionnaire. M. Fukuda a surpris le pays lundi soir en jetant l’éponge, expliquant ne pas être en mesure de mener les réformes promises face à une opposition opiniâtre.

Un premier postulant au titre s’est vite mis sur les rangs: Taro Aso, secrétaire général du parti, ancien ministre des Affaires étrangères et candidat malheureux au poste suprême à trois reprises depuis 2001. Mais la presse et des sources internes au PLD spéculent depuis lundi sur une autre candidature possible, celle de Yuriko Koike.

Cette femme de 56 ans, ancienne présentatrice de télévision promue ministre, pourrait, si elle se présentait officiellement d’ici le 10 septembre, devenir la première Japonaise chef du gouvernement. A condition toutefois qu’elle soit élue présidente du PLD par les 528 responsables du parti appelés à se prononcer le 22 septembre.

« Je veux évaluer ce dont nous avons besoin collectivement (au Japon), plutôt que penser à ma situation personnelle », rétorque pour l’heure, faussement modeste, Mme Koike aux journalistes qui l’interrogent sur son éventuelle candidature. « Je discute avec diverses personnes car il n’est pas possible de remporter seule un match de base-ball », précise-t-elle.

Mme Koike cherche, comme tous les candidats en puissance, à jauger les soutiens dont elle pourrait bénéficier au sein du complexe mouvement qu’est le PLD, un parti au pouvoir depuis 1955 quasiment sans interruption.

Le chef de la plus grande faction interne, le porte-parole du gouvernement Nobutaka Machimura, a souhaité une compétition ouverte.

En coulisse, Mme Koike pourrait être conseillée par l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi (2001-2006), sous l’aile duquel elle a fait ses premières armes au gouvernement comme ministre de l’Environnement. Diplômée de sociologie à l’université du Caire, parlant couramment anglais et arabe, elle fut conseillère à la sécurité nationale dans le cabinet de Shinzo Abe, successeur de M. Koizumi en 2006. Elle occupa ensuite brièvement le poste de ministre de la Défense, avant que la démission de M. Abe en 2007 ne la renvoie à la Chambre des députés.

L’un de ses soutiens, l’ancien secrétaire général du PLD Hidenao Nakagawa, a appelé le parti à se doter d’un candidat « réformiste » favorable au libre échange et à la réduction de la colossale dette publique japonaise.

Le portrait de Mme Koike, en somme, dont les positions économiques libérales la distinguent de M. Aso, lequel trouve la dépense publique justifiée si elle améliore la vie des citoyens. Les chances de Mme Koike sont difficiles à évaluer, mais selon le quotidien Asahi, 23 des 47 sections locales du PLD auraient déjà choisi de voter pour M. Aso, lequel a aussi les faveurs du Nouveau Komeito, parti partenaire du PLD au gouvernement, proche de l’organisation bouddhiste Soka Gakkaï.

De plus, selon un sondage de l’agence Kyodo, 35% des citoyens préfèreraient M. Aso, contre seulement 9% se prononçant pour Mme Koike, parmi une liste de dix candidats potentiels.

« Le favori est Aso, c’est sûr. Pour le PLD, Koike serait un pari », estime Hidekazu Kawai, professeur de science-politique à l’université Gakushuin. Le Japon ne compte que 12% de femmes parmi ses parlementaires.

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