Les discussions du samedi 15 février n’ont rien donné, États-Unis et Japon restent divisés sur le volet agricole du traité de libre échange qui est au point mort.

Les dirigeants des Etats membres du TPP. Photo : Gobierno de Chile,  14 novembre 2010.
Les dirigeants des Etats membres du TPP. Photo : Gobierno de Chile, 14 novembre 2010.

L’Accord de Partenariat Trans-Pacifique (Trans-Pacific Strategic Economic Partnership, TPP), dont le Japon a rejoint les négociations en 2011 ne fait décidément pas consensus. Verrouillées lors du forum économique de Davos en janvier, les négociations bilatérales entre le Japon et les États-Unis ne progressent pas. Les discussions entre Akira Amari, ministre du TPP, et Michael Froman, représentant au commerce américain, samedi 15 à Washington ont une fois de plus butté sur l’ouverture du marché agricole japonais.

Bien que le gouvernement japonais ait exprimé le désir de participer au traité et d’en faire la « troisième flèche » de la politique économique du premier ministre Shinzô Abe, les conditions demandées par les États-Unis sont difficiles à avaler. Le principal point de discorde concerne les droits de douane à l’import, très élevés au pays du soleil levant. Actuellement à 341 yens le Kg de riz, les États-Unis exigent que le Japon s’accorde avec les taux américains, à 1,4 yens le Kg. Ces exigences rendraient l’agriculture japonaise extrêmement vulnérable à l’arrivée massive de produits extérieurs peu chers. Bien que les négociations sur d’autres points tels que les secteurs de l’automobile ou de l’assurance connaissent des avancées, la frilosité du Japon à signer l’accord ralentit l’ensemble du processus engagé depuis 2005. La mise en place du traité voulue par une majorité des pays signataires pour fin 2013 a une fois de plus été repoussée à l’année suivante.

Initiées par le sultanat de Brunei, le Chili, la Nouvelle-Zélande et Singapour, de nombreux pays de la zone ont rejoint les négociations depuis lors. Le Japon, arrivé en 2011, oscille entre volonté de collaboration apparente et méfiance vis-à-vis des avantages que pourraient procurer ces accords. Son économie plus protectionniste que celle de ses interlocuteurs est d’autant plus fragile qu’elle enregistre des déficits commerciaux chroniques. D’autre part, le TPP souffre d’une mauvaise image, accusé d’être utilisé par les États-Unis pour imposer à l’Asie-Pacifique leurs propres règles du jeu économique. Le volet sur la propriété intellectuelle inquiète tout particulièrement les ONG telles que Médecins sans frontières. Il instaurerait une législation généralisée sur les brevets et leur accorderait une efficacité à plus long terme qui empêcherait la production de médicaments génériques à bas coût pour les populations défavorisées.

Les États-Unis ne peuvent minimiser l’enjeu du TPP car le Japon pourrait finalement être tenté par un rapprochement économique avec la Chine, son premier partenaire commercial. L’idée de créer un accord de libre échange entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon est lancée mais les relations diplomatiques brûlantes entre ces trois pays parasitent les négociations. Pourtant, un tel projet pourrait bien voir naître la plus riche zone de libre-échange du monde, étendue sur l’ensemble des pays d’Asie de l’est et dont les États-Unis seraient exclus.

Iban Carpentier – Sources : ChallengesRomandieJapon-PressKyodo News

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