L’Archipel s’installe dans la récession.

Cela prêterait à rire si ce n’était un signe du profond malaise des Japonais. La dernière mode à Tokyo pour les femmes qui ne jurent que par les sacs, les montres et les bijoux de grande marque, ce n’est plus de les acheter mais de les louer.

Au lieu de payer 1 million de yens (8 200 euros) pour l’objet de leur rêve, elles vont débourser entre 1 000 et 4 000 yens (8,2 et 33 euros) pour le garder une semaine. «De moins en moins de gens ont les moyens de se payer des objets de luxe et avec la crise c’est mieux d’emprunter», affirme une société qui s’est spécialisée dans la location.

Une étude du gouvernement publiée vendredi prévoit que d’ici au mois de mars prochain les entreprises nipponnes vont mettre au chômage plus de 30 000 employés sous contrats temporaires. Or, ces contrats représentent 36 % de la force de travail de l’archipel. Du coup, les ménages japonais ne craignent plus d’afficher ouvertement leur crainte, même si c’est d’une manière un peu dérisoire.

En octobre, les ventes au détail ont reculé de 0,6 % sur un an et les dépenses globales de consommation ont chuté de 3,8 %. Mais la consommation des seuls ménages salariés s’est, elle, effondrée de 6 % alors que leur revenu moyen a progressé dans le même temps de 0,4 %.

Certes, l’inflation continue de ralentir, avec une hausse des prix hors produits périssables de 1,9 % le mois dernier, contre 2,3 % en septembre, mais les ventes de voitures, d’appareils ménagers et de vêtements ne cessent de diminuer. Même l’électronique plonge en dépit d’une baisse de prix de 21 % à 39 % par rapport de la même période de l’an dernier.

Production en chute libre

À ces chiffres, qualifiés d’«épouvantables» par les économistes japonais, s’ajoute une chute brutale de la production industrielle, 3,1 % entre septembre et octobre, qui dépasse largement ce que prévoyaient les spécialistes et vient confirmer que le Japon s’installe durablement dans la récession.

Aucun secteur n’est épargné, ni l’automobile, ni les semi-conducteurs, ni les machines-outils, tous confrontés à la forte baisse de la demande de l’Europe et des États-Unis. « Il n’y a aucune raison d’être optimiste», résumait vendredi le ministre en charge de la Politique économique et budgétaire Kaoru Yosano .

Pis, le gouvernement ne craint pas d’enfoncer le clou en prévoyant que la production industrielle va encore dégringoler de 6,4 % en novembre et de 2,9 % en décembre.

[LE Figaro->http://www.lefigaro.fr/economie/2008/11/29/04001-20081129ARTFIG00102-inquiets-les-japonais-ne-consomment-plus-.php]

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