Une fois n’est pas coutume, je vais consacrer ma chronique mensuelle à un manga, mais pas n’importe quel manga. Sorti en France en avril 2014, Les Japonais ne savent pas parler japonais est en effet consacré à la langue japonaise, et aux difficultés qu’elle présente non seulement pour les malheureux gaijin que nous sommes, mais aussi pour les Japonais eux-mêmes. Le tout avec beaucoup d’humour.

Manga-Langue-JaponaisRegards croisés sur la langue japonaise

Les Japonais ne savent pas parler japonais nous immerge dans le quotidien d’une professeur de japonais enseignant, au Japon, à des élèves étrangers adultes de tous horizons : français, américains, russes, chinois, vietnamiens… On peut ainsi se faire une idée du regard – ici bienveillant – que les Japonais portent sur ceux qui apprennent leur langue, chaque élève ayant son lot de bizarreries et ses manies : ceux qui ont appris en regardant des films de yakuza ou de samuraï, ceux qui emploie le keigo à tort et à travers, etc. C’est l’occasion d’explorer les différences culturelles et les malentendus qu’elles peuvent susciter.

Les difficultés des apprenants… et des locuteurs natifs

Le chapitre consacré au keigo montre bien que pour les japonais eux-mêmes les registres de langue sont parfois source de confusion. Mais c’est bien entendu pour les étrangers que la tâche s’avère la plus ardue.
Un autre chapitre illustre avec humour les difficultés que posent les mots en katakana, y compris aux anglo-saxons (alors que les mots en katakana sont souvent d’origine anglaise). Je m’associe tout à fait aux élèves qui militent pour leur disparition !

L’histoire de la langue

Le manga aborde aussi – avec beaucoup de légèreté – certains point de l’histoire de la langue : pourquoi certains hiragana ont disparu, l’introduction des kanji, la généralisation de certaines formes verbales comme です, la différence entre お et を. De quoi enrichir sa culture générale à peu de frais.

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Traduire un tel manga en français est une véritable gageure (même si traduire n’est jamais évident). L’ayant lu en version originale – 日本人の知らない日本語 (にほんじんのしらないにほんご), également disponible en drama – je n’ai fait que jeter un coup d’oeil sur la traduction française, parue aux éditions Clair de Lune (auxquelles on doit le très coréen Geonbae). J’espère qu’elle permettra au plus grand nombre de découvrir ce manga drôle et passionnant. Peut-être une idée de cadeau de Noël pour les japonisants ?

Écrit par Élisabeth de Sukinanihongo

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8 Commentaires

  1. J’ai comme toi lu la version japonaise et le drama et je ne suis pas mécontente de la version française. C’est certes parfois un peu compliqué de comprendre où est la blague quand on ne parle pas trop le japonais, alors heureusement que c’est subtilement expliqué. Cependant, je ne sais pas si ma mère comprendrait tout si je lui prêtait, mais je pense que c’était difficile de faire mieux ..

  2. Cela m ‘amuse et m ‘étonne d’ apprendre que les Japonais ont des problèmes avec leurs langues . Ca me rassure car moi qui ne parle pas japonais , je me sens moins seule ; J ‘espère que le manga est intéressant pour QUI ne connait pas le japonais. Nya juste avant moi vient de passer qui dit que peut être c’est  » difficile  » de saisir les clins d’oeil ! et cela va contribuer à me complexer à nouveau et peut être me détourner quand je pensais que ça montrait le contraire. .
    Lili dîtes moi svp , si ce manga est accessible vraiment à un néophyte?
    Merci . Quand on est plongé dans une chose , on peut ne pas en saisir d’autres . Y a – t – il plusieurs plans , subtils, de lecture ? Ce serait une réussite , chacun voyant de ce qu ‘il connait .

    • Je trouve que ce manga s’adresse plutôt à des personnes qui connaissent un minimum la langue japonaise. La traductrice n’a pas pu éviter d’avoir recours au romaji pour traduire certains passages (par exemple sur le keigo) et on ne peut le lui reprocher, car je ne vois pas comment elle aurait pu faire autrement. Mais de ce fait, ce n’est pas évident à comprendre pour quelqu’un qui ne connaît rien au japonais.
      En revanche, il n’est pas nécessaire d’avoir de grandes connaissances pour apprécier la traduction, juste un minimum. Qui plus est, il y a des chapitres accessibles à tous, même si on les apprécie sûrement d’autant mieux qu’on a un petit bagage culturel. En tout cas, je ne pense pas qu’il soit de nature à complexer qui que ce soit. Et on peut apprendre beaucoup de choses en le lisant !

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