Le Premier ministre russe Wladimir Poutine, candidat à l’élection présidentielle, s’est déclaré favorable à une résolution du contentieux territorial opposant la Russie et le Japon au sujet des îles méridionales de l’archipel des Kouriles (Habomai et Shikotan), occupée par l’ex-Union Soviétique en 1945.
Le Premier ministre russe souhaite trouver une « solution de compromis » qui se fonderait sur la déclaration commune du 19 octobre 1956, laquelle offrait la perspective d’une rétrocession de ces deux îles après la signature d’un traité de paix (voir encart). Cet accord pourrait s’accompagner d’un renforcement des liens économiques entre les deux pays.
Pour se rappeler : Dans les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale, l’armée rouge soviétique a lancé une offensive en Extrême-Orient et s’est emparée des îles Kouriles, récupérant ainsi les territoires annexés par le Japon après la défaite russe de 1905 (sud de Sakhaline et les « Kouriles du nord »). Le traité de San Fransisco (8 septembre 1951) limitant le territoire du Japon à ses quatre îles principales, l’argument de Tôkyô face à Moscou est de considérer les îles Shikotan et Habomai, comme des terres relevant de la préfecture de Hokkaidô. Du point de vue du droit international, le Japon conteste l’annexion en se fondant sur deux « précédents » : les traité de Shimoda (7 février 1855) et de Saint Petersbourg (7 mai 1875), signés avec la Russie impériale, lesquels excluaient ces îles de l’archipel des Kouriles. Après la Seconde Guerre mondiale et en l’absence d’un accord de paix, les deux belligérants s’accordent sur un compromis (19 octobre 1956) : les relations diplomatiques sont rétablies entre les deux États et l’URSS promet une rétrocession des îles Habomai et Shikotan après la signature d’un traité de paix (tandis que Tôkyô réclame le processus inverse). En 1960, le Kremlin exigeant également le retrait des troupes américaines du Japon, la situation est toujours demeurée dans l’impasse.
Remy Valat – Source : The Daily Yomiuri Shinbun mars 2012