Cela fait déjà deux mois que ce scandale a éclaté. Jusqu’à maintenant, la chercheuse Haruko Obokata n’avait pu faire ses preuves. Elle va enfin avoir l’occasion de mener une expérience conjointement afin de prouver l’existence des cellules STAP qu’elle défend depuis le début.

Des cellules souches humaines encore indifférenciées (© Nissim Benvenisty)
Des cellules souches humaines encore indifférenciées (© Nissim Benvenisty)

Les cellules STAP (en français cellules pour acquisition de pluripotence déclenchée par stimulus) sont des cellules qui ont été ramenées à un état indifférencié. En clair, dans un état proche d’une cellule embryonnaire. Cela a été possible sans modification génétique : il a suffi de plonger des cellules somatiques matures en les plongeant dans une solution acide. Cependant, lors d’une enquête, l’existence des cellules STAP ainsi que le processus chimique utilisé ont été remis en cause. L’institut Riken pour lequel la chercheuse Haruko Obokata travaille l’a accusé d’avoir commis une faute grave en modifiant frauduleusement les données de ses recherches, notamment les illustrations qui seraient erronées. Jusque-là, la scientifique n’avait pu se défendre qu’à travers des déclarations ou pendant des conférences de presse, sans pouvoir apporter des preuves pour sa défense.

Cependant, l’affaire prend une autre tournure. En effet, Obokata aura enfin l’occasion de pouvoir prouver l’existence des cellules STAP en participant à une expérience avec d’autres scientifiques de l’institut Riken. Le président du groupe, Teruo Kishi en a affirmé la nécessité. En effet, sans une véritable expérience pour prouver leur existence ou non, Obokata ne peut ni être innocentée ni être accusée de fraude.

Charles Vacanti, le docteur qui a travaillé en collaboration avec elle sur cette recherche, a demandé à ce que les deux articles de leurs recherches qui sont parus dans la revue britannique Nature soient retirés, et a contacté les six autres scientifiques impliqués afin d’obtenir leur consentement. La scientifique a dû signer un document pour donner son accord. Jusqu’alors, ils avaient refusé de le faire mais ont cédé sous la pression médiatique. Toutefois, la revue a déclaré se réserver le droit de retirer ou non les deux articles malgré la demande des deux auteurs.

Claire Bouyssou – sources : The Japan Times, Asahi Shimbun

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1 COMMENTAIRE

  1. Apres le retrait editorial des 2 publications scientifiques en question debut juillet, les critiques envers le RIKEN de la part de chercheurs d’autres institut (non-denue de conflits d’intérêts pour des histoires de budgets a repartager si seulement le RIKEN pouvait disparaitre) ont maintenu la pression sur les auteurs:
    Obokata a été blessee dans une « course-poursuite » avec des journalistes de la NHK, qui sont allé jusqu’a la traquer dans des toilettes d’un bâtiment ou elle s’était réfugiée.

    Et derniere news de ce jour, le Dr. Sasai, un des deputes-directeur de l’institut de Kobe et également co-auteur sur les 2 publications litigieuses s’est suicide aujourd’hui.
    http://online.wsj.com/articles/japanese-stem-cell-scientist-yoshiki-sasai-is-dead-1407206857?mod=fox_australian

    En dehors de cette histoire de cellules STAP nébuleuse, il a apporte une grosse contribution au domaine des cellules souches et des utilisations potentielles des cellules ES et iPS. Je ne pensais pas que toute cette histoire irait jusque la.

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