En dépit des Abenomics, nom donné à la politique économique du gouvernement de Shinzô Abe, la croissance ne parvient pas à être relancée sur l’Archipel. Le chiffre qui vient de tomber, 1,6 % pour 2013,  est largement au-dessous de celui escompté.

Shinzô Abe discutant de ses politiques économiques dans un discours à Londres. Photo : Chatham House, 19 juin 2013.
Shinzô Abe discutant de ses politiques économiques dans un discours à Londres. Photo : Chatham House, 19 juin 2013.

Le ralentissement de la croissance japonaise pour le dernier trimestre de 2013 inquiète beaucoup. Le 17 février dernier, le gouvernement a annoncé une hausse de 0.7% pour le dernier trimestre de 2013, et de 1.6% pour l’année alors que les économistes avaient tablé sur une hausse de, respectivement, 0.7% et 2.8%. L’augmentation notable de l’importation des matières premières afin de compenser l’arrêt des réacteurs nucléaires est une des causes de ce déficit, sans pour autant le justifier totalement. En effet, ces chiffres sont dus aussi au manque de compétitivité des entreprises et à la délocalisation accrue de la production.

Grosse déception, donc, à propos de la croissance qui arrive en même temps que l’annonce d’une hausse de TVA, qui doit intervenir début avril. Les conséquences de cette dernière sur la consommation sont craintes puisque, rappelons-le, en 1997, la précédente hausse de cette taxe était à l’origine de la récession. Malgré la très grande campagne menée par le pouvoir exécutif, les Japonais ne semblent pas croire au « Japan is back », ils craignent que l’inflation sur certains produits importés ainsi que le passage de la TVA de 5 à 8% en avril empiètent un peu plus encore sur leur pouvoir d’achat.

La dernière enquête de la Banque du Japon montre que 37.8% des personnes interrogées pensent que leurs revenus vont baisser sur douze mois, contre seulement 8.1% qui ont une vision positive et osent croire à une progression. Selon Koya Miyamae, de SMBC Nikko Securities à Tôkyô, « pour obtenir une croissance durable, il va falloir que le gouvernement travaille sérieusement sur sa troisième flèche », en référence aux réformes structurelles dont Shinzô Abe parle depuis maintenant plus de quatorze mois. Les économistes appellent donc le gouvernement à se pencher véritablement sur ces problèmes pour espérer un changement rapide.

Marine Simon – Sources : Le MondeLa TribuneLes Echos

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4 Commentaires

  1. Le keynesianisme même agrémenté de wasabi n’a jamais relancé un pays en crise justement drogué aux marchés attribués aux grandes entreprises copines de l’État et aux sauvetages àfond perdu de celles qui auraient dû disparaître.
    La troisième flèche visera sans doute les économies des japonais qui dorment dans les comptes en banques.

  2. lol ouais c’est sur, c’est peut être moins que prévu mais y a quand même un petit effet bénéfique.
    Les grands gagnant en fait c’est les étrangers qui peuvent avoir un plus grand pouvoir d’achat grâce a la baisse du yen.

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