Selon l’industriel allemand Hans Atzpodien, à la tête du groupe ThysennKrupp, signer un contrat pour l’achat de sous-marins avec le Japon serait mauvais pour les relations qu’entretient l’Australie avec la Chine.

Un sous-marin de classe Collins (modèle HMAS Sheean - SSG-77) de la Royale Australian Navy, près de l'Opera House de Sidney (© USNI)
Un sous-marin de classe Collins (modèle HMAS Sheean – SSG-77) de la Royale Australian Navy, près de l’Opera House de Sidney (© USNI)

Le groupe allemand ThysennKrupp Marine Systems, le géant japonais Mitsubishi et l’industriel français DCNS concourent actuellement pour répondre à l’appel d’offre de l’Australie pour la construction de douze sous-marins. Le contrat s’élèverait à pas moins de 56 milliards de dollars australien. Le gouvernement australien souhaiterait signer un contrat cette année, et le Japon est vu comme le favori quant à l’obtention de ce contrat, compte tenu de ses relations militaires avec l’Australie et les États-Unis.

Il n’est pas étonnant que pour un contrat aussi important, Hans Atzpodien use de tous les arguments possibles pour dissuader l’Australie de l’accorder au Japon. Il a déclaré à la presse australienne : « Il serait peut-être plus avantageux de faire affaire avec nous (l’Allemagne) pour ne pas être dans une position où il faudrait choisir entre deux poids lourds de la région Pacifique ». Il décrit la Chine comme le plus grand partenaire commercial de l’Australie, et le Japon son second.

Le Japon a quant à lui décrit cet éventuel partenariat avec la marine australienne comme étant une occasion de renforcer la sécurité et la stabilité dans la région Pacifique, où la présence militaire de la Chine est forte. Bien que Tokyo entretienne des liens économiques importants avec Beijing, la relation entre les deux pays reste tout de même tendue. Les deux pays sont dans une course pour gagner le leadership en Asie.

Pour le moment le gouvernement australien n’a exprimé aucune préférence entre le Japon et la Chine. L’ancien Premier Ministre australien Tony Abbott a cependant bien conscience de cet antagonisme et a déclaré le mois dernier dans un discours à Tokyo que ce contrat avait une valeur stratégique pour le Japon, mais commerciale pour les autres pays. L’homme d’affaire allemand semble en tout cas bien décidé à ne pas laisser la construction de ces douze sous-marins au Japon aussi facilement, en déclarant que l’Allemagne pourrait les construire pour 20 milliards de dollars australien, soit la moitié du budget initial de l’Australie.

Hugh White, professeur à l’Université Nationale Australienne en étude stratégique, conforte la théorie de Atzpodien en expliquant que : « Tokyo n’attend pas seulement, en retour de son aide pour la construction de ces sous-marins, des milliards de dollars, mais une confirmation que l’Australie la soutiendra politiquement, stratégiquement mais aussi militairement ».

Daï Kaho – source: The Japan Times

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